4. INVENTAIRE DU PATRIMOINE NATUREL DE GREZ - DOICEAU
4. INVENTAIRE DU PATRIMOINE NATUREL DE GREZ - DOICEAU
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4.1. Aperçu général
Grez-Doiceau présente un patrimoine naturel très riche lorsqu’on le compare à celui de la plupart des autres communes du Brabant wallon. Cette richesse apparaît notamment dans la carte d’évaluation biologique réalisée en 1985 par le Ministère de la Santé publique et de la Famille et l’Institut d’Hygiène et d’Épidémiologie. Elle a aussi motivé l’action de groupes de protection de la nature qui oeuvrent depuis de nombreuses années, tels les Amis du Parc de la Dyle. Elle a aussi bien sûr été à la base même de la volonté des autorités communales de lancer la dynamique de PCDN proposée par la Région wallonne.
La vallée de la Dyle concentre de nombreux sites exceptionnels, tout au long de son parcours entre Wavre et Leuven. C’est d’ailleurs l’importance de cette vallée comme complexe de biotopes humides qui l’a fait désigner comme Zone de Protection spéciale de l’Avifaune européenne. C’est un couloir de migration et un lieu de repos et d’hivernage pour de nombreux oiseaux, anatidés et échassiers notamment.
Mais la vallée de la Dyle ne rassemble pas tous les sites qui devraient être préservés pour assurer la pérennité d’une grande biodiversité. Les vallées de ses affluents présentent eux aussi plusieurs atouts, plus ponctuels il est vrai. Certains sites devraient être consacrés exclusivement à la conservation de la nature, d’autres constituent des potentialités qui doivent être prises en considération dans l’élaboration du PCDN.
Par ailleurs, 16% de la superficie communale est couverte de bois, alors que cette proportion ne s’élève en moyenne qu’à 9% pour l’ensemble du Brabant wallon.
C’est la raison pour laquelle, à Grez-Doiceau plus qu’ailleurs, une politique en matière de protection et de développement de la nature doit viser la sauvegarde de sites existants tout autant que la restauration de liaisons entre eux.
4.2. Méthodologie
Pour réaliser l’inventaire et la cartographie qui y est liée, nous avons suivi les directives précisées par la Région wallonne dans le dossier technique à l’usage des auteurs de projet. Ce cahier des charges, commun à tous les inventaires, permettra d’utiliser les résultats obtenus au niveau des différentes communes pour établir la carte du réseau écologique de l’ensemble la Région wallonne.
Ce cahier des charges suggère par ailleurs de faire apparaître au moyen d’outils, directement utilisables par les autorités communales et les partenaires du PCDN, les atouts et les faiblesses du patrimoine naturel communal en regard des activités humaines et du développement socio-économique.
Pour réaliser la carte du réseau écologique communal, nous nous sommes basés sur les données mentionnées par les auteurs de la carte d’évaluation biologique, mais aussi sur plusieurs études de grande qualité, consacrées il y a quelques années à l’environnement naturel de Grez-Doiceau. Nous les devons principalement à la Fondation Roi Baudouin et aux Amis du Parc de la Dyle. Elles ont été menées dans le cadre du projet du Parc Naturel de la Dyle.
La contribution du CREAT dans le cadre de l’élaboration du Schéma Directeur (1981) constitue également un document de référence.
Enfin, plusieurs monographies relatives à des sites plus localisés sont disponibles, soit émanant de guides-nature, soit d’universitaires, soit enfin d’experts de la Région wallonne.
Les informations présentes dans ces différents documents ont été analysées afin d’en synthétiser les aspects liés à l’existence du réseau écologique communal.
Parallèlement à l’utilisation des différentes sources citées ci-dessus, nous avons mené, dans le cadre de cette étude, une collecte de données grâce à la collaboration de bénévoles locaux, auxquels nous avons fait appel conformément à l’esprit de la dynamique du PCDN. Cette collecte a été organisée spécifiquement pour que les éléments recueillis puissent nous aider à préciser la carte du réseau écologique, mais aussi à formuler des propositions concrètes en vue de préserver et de développer le patrimoine naturel à Grez-Doiceau.
4.3. Le réseau écologique
La carte du réseau écologique de Grez-Doiceau, au 1/10.000e sur support transparent, fait apparaître, sur base des groupements végétaux présents, trois catégories de zones qui peuvent se retrouver soit en milieu ouvert (végétation basse), soit en milieu fermé (végétation forestière) :
1. les zones centrales sont les milieux semi-naturels traditionnellement concernés par la conservation de la nature et qui résultent pour la plupart d’activités agro-pastorales anciennes : landes, prés humides abandonnés, roselières et autres marais, vieux étangs naturels,... Dans ces zones centrales, tout doit être mis en oeuvre pour conserver ou restaurer la diversité biologique. Les sites ayant déjà le statut de réserves naturelles sont bien évidemment concernés par cette définition, mais on peut également retrouver des sites qui ne bénéficient pas aujourd’hui d’un tel statut, alors qu’ils présentent des caractéristiques similaires.
Cette classification n’implique pas nécessairement l’absence d’intervention humaine. Au contraire, pour maintenir ou renforcer leurs caractéristiques, il convient souvent d’en assurer une gestion appropriée.
Le cahier des charges de la Région wallonne comporte la liste des biotopes ou groupements végétaux qui sont à reprendre en zones centrales :
· les plans d’eau mésotrophes et eutrophes aux berges naturelles;
· les marais : roselières, magnocariçaies;
· les prairies de fauche humides, non ou peu fertilisées;
· les prairies humides à reine des prés (mégaphorbiaies);
· les landes sèches à callune;
· les landes dégradées;
· les saulaies;
· les forêts alluviales, marécageuses et tourbeuses.
Les critères de rareté, de qualité biologique (diversité floristique et faunistique) et de vulnérabilité sont le plus souvent évoqués par les scientifiques pour juger de l’intérêt à conserver tel ou tel biotope. Il faut savoir que, du fait de la sensibilité des végétaux (surtout les herbacées), l’évolution normale des biotopes est fortement compromise lorsqu’ils sont de faible superficie et lorsque les facteurs de détérioration et de pollution sont omniprésents. Les transformations que ces milieux peuvent alors subir diffèrent selon les conditions environnantes, le type et l’importance des facteurs de détérioration ou de pollution.
2. les zones de développement correspondent aux milieux qui possèdent un intérêt évident pour la conservation de la nature mais qui ne peuvent exprimer pleinement leur potentiel écologique du fait de méthodes d’exploitation adaptées à d’autres objectifs que la conservation de la nature. Ces objectifs peuvent notamment être de nature économique (sylviculture, populiculture,...) ou récréative (pêche,...). De telles zones pourront néanmoins jouer un rôle non négligeable dans le réseau écologique dans la mesure où les activités humaines, qui ne doivent pas être compromises, tiennent compte de leur intérêt écologique.
Par ailleurs, on retrouve, parmi les zones de développement, des sites qui ne sont apparemment pas exploités mais qui ne présentent pas à l’heure actuelle les caractéristiques suffisantes pour les faire figurer parmi les zones centrales. Ces sites pourraient évoluer de telle sorte qu’ils soient, à terme, reconnus comme nouvelles zones centrales.
Dans le cadre de cette étude, nous avons choisi de classer en zones de développement les biotopes ou groupements végétaux suivants :
· les plans d’eau non repris en zones centrales, lorsqu’ils présentent des caractéristiques suffisantes pour envisager, à terme, leur classement en zones centrales;
· toutes les forêts feuillues non reprises en zones centrales (chênaies acidophiles, chênaies à luzule, chênaies/charmaies et hêtraies);
· les pinèdes lorsqu’elles présentent les caractéristiques analogues à celles des forêts feuillues;
· les peupleraies sur sol humide récemment exploitées;
· les friches humides.
3. les zones de liaison et les éléments du maillage écologique
Les zones de liaison sont moins intéressantes écologiquement, mais elles correspondent à des territoires où la densité de petits éléments naturels est particulièrement élevée, si bien que chacun ne peut pas être repris individuellement sans surcharger la carte. Ces éléments peuvent être linéaires (chemins creux, berges de rivières, haies, bords de routes,...) ou surfaciques (bosquets, vergers hautes tiges, étangs artificialisés, parcs, jardins naturels,...). Ces zones de liaison sont néanmoins essentielles au réseau car elles permettent la circulation des espèces entre les deux premiers types de zones.
Lorsque la densité de ces éléments est moindre, chacun est alors indiqué séparément sur la carte.
Les vergers hautes tiges, qui auraient pu figurer parmi les zones de développement, ne présentent pas, à Grez-Doiceau, les caractéristiques suffisantes (étendue, nombre d’arbres, aspect général). Ils ont donc été repris dans les zones de liaison.
La carte n° 11 de ce rapport permet déjà d’appréhender les informations qui figurent sur le transparent. Néanmoins, l’échelle 1/50.000e ne permet pas de reprendre les éléments les plus ponctuels (éléments du maillage).
Nous avons aussi voulu faire apparaître les points de rupture du réseau, du moins ceux que nous avons estimé pouvoir faire l’objet d’une action efficace tendant à les résorber, de telle sorte qu’une connexion soit établie entre différentes zones.
Enfin, nous avons fait apparaître les prolongements du réseau en dehors des limites communales. Ceux-ci apparaissent également sur la carte n°12 au 1/50.000e du présent rapport.
Légende de la carte du réseau écologique de Grez-Doiceau
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carte n° 11 Le réseau écologique de GD
carte n°12 Les unités du réseau écologique de GD
4.3.2. Description générale du réseau écologique et de ses unités
Sur l’ensemble du territoire de Grez-Doiceau, l’identification des zones centrales, des zones de développement et des zones de liaison, en tant que lignes de force du réseau écologique, conjuguée à celle d’espaces plus pauvres en temps que lignes de faiblesse, fait apparaître la structure générale du réseau écologique.
Celle-ci est composée de six unités distinctes qui figurent sur la carte n° 12 du présent rapport. Elles sont soit isolées, soit connectées selon l’endroit.
La carte du réseau fait apparaître un axe principal de très grande valeur sur la frange ouest de la commune. Il s’agit du fond de la vallée de la Dyle et de ses versants boisés gauche (jusque Florival) et droit (de « La Motte » jusque Weert-Saint-Georges). Nous avons distingué deux unités qui couvrent l’entièreté de cet axe : l’unité n°1 s’étend sur le fond de la vallée alluviale de la Dyle et le versant boisé de Laurensart, l’unité n°2 couvre le versant situé à l’est de la voie ferrée Wavre-Leuven qui constitue la frontière entre ces deux unités.
Un axe secondaire de grande valeur longe toute la frange nord de la commune. Il s’agit de la vallée de la Nethen et de son versant boisé droit. Le fond de la vallée y est seulement compris en amont (Wé) et en aval (La Houlotte) du village de Nethen. Le domaine de Savenel fait partie intégrante de cet axe. Il s’agit de l’unité n° 3 du réseau écologique. Cet axe secondaire se connecte à l’axe principal via le complexe de l’étang de La Houlotte et via le bois de Beaumont. Mais, comme pour l’unité n°2, il est séparé du fond de la vallée de la Dyle par la voie de chemin de fer.
Deux ensembles s’étendent au sud et à l’est de la commune. Ils présentent une valeur biologique certaine. Ils correspondent à l’unité n°5, centrée sur le massif forestier du Bercuit, et à l’unité n°4 dont l’ossature est composée du massif forestier de Beausart et de la vallée du Train. Ces deux unités sont plus isolées au sein du réseau.
Enfin, le bois des Vallées constitue à lui seul l’unité n°6, totalement isolée du reste du réseau communal.
Des espaces de faible valeur écologique sont caractérisés par la prédominance de l’habitat ou de l’agriculture intensive qui agissent toutes deux au détriment des potentialités naturelles. Dans ces espaces, les bosquets, les chemins creux, les berges de rivières, les haies assurent la présence de zones refuges ou constituent des éléments linéaires du maillage qui assurent la possibilité de transferts d’espèces entre les zones de plus grande valeur écologique.
Il faut noter la quasi absence de tout élément du réseau sur une grande partie du plateau limoneux qui s’étend en arc de cercle depuis La Malaise jusque Chapelle-Saint-Laurent à Piétrebais. Les seules zones de refuge sont les bois du « Trou au Colon », la vallée du ri Saint-Martin et le domaine de La Fresnaye. Signalons d’ores et déjà que ce plateau présente néanmoins un grand intérêt par sa capacité d’accueil de l’avifaune en période de migration : en venant des abords de Bruxelles, il est le premier espace de halte et de repos sur la route du sud.
A plusieurs endroits, le réseau écologique ne s’interrompt pas aux frontières communales. Sur la carte du réseau écologique au 1/10.000e, ces prolongements sont indiqués par de flèches rouges et ils apparaissent également sur la carte n°12. Ils doivent être pris en compte, notamment dans le cadre de tout projet de conservation mené à la périphérie du territoire communal.
- vers Chaumont-Gistoux : le bois de Glabais,
la vallée du Glabais,
la vallée du Train et son versant droit boisé (Bois de l’Étoile),
le domaine du château du Haut Cortil;
- vers Wavre : les bois du Longchamp, du Tour et de Dion, l’étang de Gastuche,
le prolongement du bois de Laurensart;
- vers Huldenberg : le prolongement du bois de Laurensart,
les étangs de Florival,
l’étang du Grootbroek,
la vallée de la Dyle vers Neerijse;
- vers Oud-Heverlee : le massif de la forêt de Meerdael;
- vers Bierbeek : le massif de la forêt de Meerdael;
- vers Beauvechain : le massif de la forêt de Meerdael et le bois Saint- Nicaise,
la vallée de la Nethen,
le ri Saint-Martin et le Pré de Litrange,
le ruisseau du Chabut;
- vers Incourt : la vallée du Piétrebais,
le Bois de Haquedeau.
Unité n°1 du réseau écologique : la vallée de la Dyle
L’unité est constituée par un vaste paysage sans relief, encadré par les versants de la vallée. La Dyle recueille les eaux d’un certain nombre d’affluents qui creusent la région sablo-limoneuse. L’aptitude de ces sols à la prairie est grande. On y rencontre donc des pâtures bordées de quelques rangées de peupliers. Ce paysage est particulièrement caractéristique au Grand Pré à Pécrot et aux Grands Prés près de Gastuche. Quelques rares labours apparaissent sur des sols plus favorables, mais on observe ces dernières années une tendance à l’extension des cultures, comme à Laurensart et au Bouly. De nombreuses zones humides s’échelonnent le long de la vallée et constituent l’essentiel des milieux naturels qu’elle comporte : étangs, marais, mares, fossés et lambeaux de forêt alluviale. Elles sont séparées par des peupleraies qui trouvent dans ces fonds alluviaux un substrat favorable (Le Bouly, la rive gauche de l’étang de Pécrot, le long de la Grande Marbaise).
Les sols subissent l’influence plus ou moins marquée d’une nappe phréatique permanente. De nombreux drains ont été creusés pour évacuer l’eau saturante. Ils collectent par la même occasion les eaux des sources des bas des versants. On en trouve aux Prés Saint-Jean, à Pécrot, à La Motte et aux Grands Prés.
C’est dans cette unité que se concentrent la plupart des zones centrales du réseau écologique communal. Cela est dû au fait que les sites humides, très nombreux, accueillent des groupement végétaux, ouverts ou fermés, à la fois rares et fragiles. Ces zones centrales bénéficient le plus souvent de la protection d’un anneau de zones de développement : des peupleraies essentiellement.
Le bois de Laurensart, classé en zone de développement, complète la richesse de l’unité grâce à sa très grande superficie. Les hêtres et les chênes s’y disputent alternativement la dominance dans les peuplements. Une partie est par ailleurs consacrée exclusivement à la pinède, dans le massif sud, sur les sols les plus pauvres. On remarquera que vers le plateau, la transition est brutale avec les espaces cultivés alors que vers le bas de la pente, la présence d’herbages assure une transition plus équilibrée vers la Dyle et les fonds humides.
Du point de vue zoologique, les deux grands points d’intérêt de la vallée sont les oiseaux aquatiques et les batraciens. Les premiers sont attirés par les pièces d’eau, parfois de grandes dimensions, où ils peuvent trouver des lieux de nidification et des relais lors de leur migration. L’ensemble de la vallée de la Dyle constitue entre Wavre et Leuven un des plus importants couloirs de migration de Belgique en ce qui concerne les oiseaux d’eau.
Pour leur part, les batraciens trouvent de multiples frayères dans les mares et les fossés inondés qui sont relativement nombreux dans la vallée.
Les deux massifs boisés de Laurensart accueillent les nids de nombreuses espèces d’oiseaux protégés : la buse variable, l’épervier d’Europe, l’autour des palombes, la chouette hulotte, le pic noir,.... Le parc du château de Laurensart procure un site de nidification à des espèces rares : le martin-pêcheur et la grive litorne.
Il faut noter la remarquable continuité du réseau écologique au sein de cette unité. Elle n’est rompue qu’en son centre, de part et d’autre de la Réserve naturelle du Bouly : au nord se situe la zone industrielle de Florival et quelques champs, au sud un large espace cultivé. La Dyle et le talus de la voie ferrée jouent là un rôle particulièrement important comme éléments du maillage.
Unité n° 2 du réseau écologique : la pente boisée à l’est de la vallée de la Dyle
Le relief de ce versant de la vallée de la Dyle est particulièrement accentué. Entre Archennes et Beaumont, la pente atteint régulièrement les 10%. Les affleurements sableux du tertiaire caractérisent ce versant de la vallée. Ils sont en grande partie occupés par des bois. Du nord au sud on trouve ainsi successivement le bois de Beaumont, le Petit Bois, le Bois du Val d’Or, celui de la Verte Voie, de la Hocaille et enfin la colline boisée des Monts. Il s’agit le plus souvent de chênaies acidophiles qui alternent avec des chênaies/charmaies. Les résineux occupent pour leur part les sols les moins riches. Les pins couvrent ainsi la plus grande partie du bois de Beaumont. Les éclaircissements successifs pratiqués dans les pinèdes ont permis la croissance progressive de strates végétales inférieures. L’état actuel de la pinède lui confère donc un attrait écologique de valeur sensiblement équivalente à celle des bois de feuillus. C’est pourquoi ces parcelles ont aussi été classées en zones de développement.
On se trouve face à un massif boisé continu sur une longueur de 5 km depuis la sablière d’Archennes jusqu’à l’étang de La Houlotte. Ce massif a donc une étendue plus de deux fois supérieure à celle du bois de Laurensart. Néanmoins, sur un quart de sa surface, cet ensemble a subi une urbanisation diffuse, à Pécrot. Le bois des Trois Chênes et le bois du Parc ne sont d’ailleurs plus mentionnés aujourd’hui sur les cartes. Le caractère diffus de l’implantation des habitations et le maintien d’un couvert arboré justifient le fait que ces zones aient été considérées comme zones de liaison.
A l’est, vers le plateau, la rupture est très nette : on passe sans transition de la forêt aux cultures. Il sera donc important de veiller à réduire l’effet brutal de cette rupture.
Vers l’ouest et le bas de la pente, c’est le plus souvent l’urbanisation qui prévaut, le long des axes routiers et de la voie ferrée.
Au nord de l’unité, le relief s’adoucit à proximité de la confluence de la Nethen. On trouve là une cuvette occupée par l’étang de La Houlotte et les terrains marécageux qui l’entourent.
Au sud, la rencontre des vallées du Train et de la Dyle, où s’est implanté Archennes, assure un caractère plus ouvert. La présence de deux grands espaces cultivés au nord d’Archennes, et le bâti qui s’étend de façon continue de part et d’autre de la rue de Florival compromettent la continuité du réseau. Le parc du château d’Archennes et la colline boisée des Monts ferment l’extrémité sud de l’unité qui s’interrompt à l’approche de Gastuche.
Cette unité, par l’étendue de ses zones boisées, présente un intérêt particulièrement favorable à la nidification du pic noir ainsi que des oiseaux rapaces : buse variable, épervier d’Europe, bondrée apivore, faucon hobereau, chouette hulotte et hibou moyen-duc. Elle abrite également trois zones centrales en milieu ouvert qui correspondent chacune à la présence de petits vestiges de landes à bruyère. Leur exiguïté et leur isolement au sein du réseau les rendent particulièrement vulnérables. Par contre, les trois autres zones centrales de l’unité s’insèrent dans le complexe humide de l’étang de La Houlotte. Elles bénéficient de la sorte d’un environnement plus favorable.
Unité n°3 du réseau écologique : la vallée de la Nethen
A première vue, l’unité semble présenter une mosaïque d’éléments dispersés. En réalité, sa structure allongée d’est en ouest est caractéristique. Dans cette unité, la quasi totalité des éléments du réseau écologique se situent sur le versant droit de la vallée de la Nethen.
La partie centrale de l’unité est occupée par le domaine de Savenel. Ce domaine réunit intra muros un ensemble très diversifié de biotopes : orée de la forêt de Meerdael, bois marécageux, prairies humides et étang. On trouve aussi au centre de l’unité le site de l’ancienne sablière de Nethen qui a été classé en zone centrale.
Toute la frange nord de l’unité correspond à l’orée de la forêt de Meerdael qui s’enfonce profondément vers Leuven en Région flamande. Cette frange présente des parcelles de chênaies acidophiles et de chênaies/charmaies, et des parcelles de pinèdes âgées sur les sols les plus pauvres. Cette longue orée joue un rôle considérable au sein du réseau car elle constitue une transition entre le massif de Meerdael et la plaine alluviale de la Nethen densément habitée. C’est un espace particulier qui correspond à l’habitat de nombreuses espèces végétales et animales adaptées aussi bien aux espaces forestiers qu’aux espaces ouverts.
Au sud de l’unité, le village de Nethen constitue un obstacle relativement net, particulièrement dans sa partie est où il a pu s’étendre dans la plaine alluviale plus large et sur une partie du versant. Au sud de la partie habitée, succède la pente légère du plateau cultivé de La Malaise qui ne permet que très difficilement la dispersion de la vie sauvage via la trame de chemins creux et de bosquets.
Plusieurs zones centrales prennent place aux extrémités est et ouest de l’unité. Du côté est, la rivière, qui a gardé un caractère sauvage, est bordée par le complexe humide du Wé, composé de marais et de bois marécageux. La présence de l’ancien vicinal renforce les possibilités de migration vers le Pré de Litrange à Hamme-Mille.
Du côté ouest, le complexe humide d’Herculessalon présente des caractéristiques similaires: marais et bois sur sol humide. Le bois de Beaumont et le complexe humide de La Houlotte, dans l’unité n°2, n’en sont séparés que par le rue de Weert-Saint-Georges bordée d’habitations.
Unité n°4 du réseau écologique : Bossut-Gottechain, Beausart, Sart et Biez
Cette unité est la plus vaste du réseau écologique communal. Elle présente une succession de vallées et de crêtes qui forment un arc de cercle contournant Grez-Doiceau par l’est. Au sud de l’unité, la vallée du Train est orientée sud/nord. La vallée du ri de Hèze lui succède, puis celle du Piétrebais, orientées est/ouest, et enfin, la vallée du Lembais, orientée nord/sud.
Différentes occupations du sol se partagent la superficie de l’unité, en fonction de la topographie et des types de sol. Les interfluves au relief calme et ondulé sont occupés essentiellement par des labours.
Certaines crêtes et les ruptures de pente du plateau, où affleurent les sables, sont occupées par les bois, également installés dans plusieurs fonds de vallées. Les terrains alluviaux des fonds de vallées de la partie sud de l’unité sont habituellement consacrés à la prairie qui s’égrène sur les rives des ruisseaux.
Ce paysage varié et tout en relief est encore égayé par la présence de nombreux éléments ponctuels ou linéaires : pièces d’eau, petits marais, rangées d’arbres, chemins creux, haies, vergers,...
Les milieux boisés, cultures, prairies et zones habitées sont disséminés sur l’ensemble de l’unité, lui conférant un aspect éclaté.
Au sud/est, les bois de Hèze et de Haquedeau apparaissent bien isolés du reste du réseau communal.
Au sud/ouest de l’unité, la vallée du Train, celle du ri de Hèze et la butte de Biez forment un ensemble qui s’interrompt sur le plateau après avoir commencé à contourner Grez-Doiceau par l’est, au travers de la succession de trois parcs.
A l’est, le massif forestier de Beausart constitue de loin la plus grande zone de développement de l’unité. Ce bois se répartit entre une chênaie/hêtraie acidophile (partie nord) où une vaste pinède à peuplement dense a été placée en zone de liaison, et des chênaies acidophiles et des chênaies/charmaies (partie sud).
Au nord et à l’est de ce massif, le bois laisse brutalement place à des terres cultivées qui s’étendent sans éléments de maillage. Le massif se prolonge par contre au sud, au-delà du Piétrebais, grâce à la présence d’une zone de liaison sur Sart qui abrite deux zones centrales (une roselière contiguë à une ancienne cressonnière).
Au nord de l’unité se trouve la vallée du Lembais où sont éparpillées plusieurs zones centrales isolées entre les cultures et le village de Gottechain : un bois marécageux, deux roselières, un étang bordé d’une prairie humide et une cariçaie.
Le caractère arboré du village justifie que sa plus grande part ait été classée en zone de liaison, d’autant plus que le village est presqu’entièrement cerné de terres cultivées. Au-delà de la route provinciale, Bossut se trouve encore plus isolé au centre du plateau. Ce village présente lui aussi, mais dans une moindre mesure que Gottechain, des caractéristiques qui permettent d’en classer une partie en zone de liaison.
Cette unité aux éléments forts découpés se caractérise également par une série de discontinuités. Le bois de Linsmeau, par exemple, ne parvient pas vraiment à assurer la liaison avec le reste de l’unité sur Gottechain. De la même façon, le bois du Long-Tienne est séparé du massif forestier suivant par une centaine de mètres de cultures et cette situation se répète entre ce deuxième massif forestier et la zone de liaison qui couvre la butte de Biez. Ce découpage rend plus important encore le rôle de couloir vert que jouent les rives du Train, celles de la partie centrale du ri de Hèze et celles du Piétrebais en amont de Cocrou. Ces cours d’eau ont pu garder un caractère relativement sauvage. Leur fonction dans le maillage écologique est renforcée par la présence de plusieurs alignements de saules têtards.
Cette unité couvre la crête du Bercuit, située entre la vallées du Pisselet à l’ouest et celle du Train à l’est et au nord.
Deux massifs forestiers séparés subsistent de l’ensemble qui couvrait la totalité de la crête il y a quelques décennies. Cet ensemble a connu un morcellement très important du fait, dans un premier temps, de l’implantation d’un terrain de golf et ensuite par le lotissement de presque toute sa partie est. L’habitat se densifie petit à petit, mais les prescriptions liées au parc résidentiel devraient permettre de garder un couvert arboré qui justifie actuellement son classement en zone de liaison. Le chapelet des étangs qui s’égrènent dans un green du terrain de golf présente des franges de végétation rivulaire aquatique intéressantes.
Le massif situé à l’est de la crête est essentiellement une hêtraie acidophile, alors que le massif sud est une chênaie acidophile avec pinèdes. Toutes deux ont été classées en zones de développement et constituent l’axe de cette unité.
Deux petites zones centrales (des vestiges de landes à bruyère) sont présentes : la première dans les pinèdes du massif sud, la seconde dans la zone de parc résidentiel, en bordure du massif forestier est.
L’unité est isolée par rapport aux autres éléments majeurs du réseau. Cet isolement est dû à l’urbanisation de la vallée du Pisselet à Doiceau et Dion-le-Val à l’ouest, au prolongement de la RN 25 au nord, à l’urbanisation accélérée de Grez-Doiceau au nord-est et enfin à la présence d’étendues cultivées sur le versant gauche de la vallée du Train à l’est.
Unité n° 6 du réseau écologique : le bois des Vallées
La dernière unité est la plus petite. Elle est entièrement composée du bois des Vallées, classé en zone de développement et totalement isolé du reste du réseau par la RN 25 à l’est, la route provinciale 268 à l’ouest et le village de Gastuche au nord. Le massif se prolonge quelque peu sur le territoire de Wavre mais se heurte rapidement aux premières zones bâties et à des cultures qui longent la voie rapide.
Ce bois est une chênaie acidophile avec quelques parcelles de pinèdes. Il présente quelques traces d’anciennes landes à bruyère qui ont disparu au profit du couvert forestier.
carte n° 13 les zones centrales de l’unité n°1 (1) : zone 1.0
carte n° 14 propositions unité 1 (1)
carte n° 15 les zones centrales de l’unité n° 1 (2) : zones 1.1 à 1.8
carte n° 16 propositions unité 1 (2)
carte n° 17 les zones centrales de l’unité n° 1 (3) : zones 1.9 à 1.20
carte n° 18 propositions unité 1 (3)
carte n° 19 les zones centrales de l’unité n° 2 (1) : zones 2.1 à 2.3
carte n° 20 propositions unité 2 (1)
carte n° 21 les zones centrales de l’unité n° 2 (2) : zones 2.4 à 2.7
carte n° 22 propositions unité 2 (2)
carte n° 23 les zones centrales de l’unité n° 3 : zones 3.1 à 3.4
carte n° 24 propositions unité 3
carte n° 25 les zones centrales de l’unité n° 4 (1) : zones 4.1 et 4.2
carte n° 26 propositions unité 4 (1)
carte n° 27 les zones centrales de l’unité n° 4 (2) : zones 4.3 à 4.7
carte n° 28 propositions unité 4 (2)
carte n° 29 propositions unité 4 (3)
carte n° 30 les zones centrales de l’unité n° 5 : zones 5.1 et 5.2
carte n° 31 propositions unité 5
4.4. Les zones centrales du réseau écologique
La confrontation complexe du milieu aquatique et du milieu terrestre fait que c’est dans les zones humides que la flore et la faune peuvent atteindre leur plus grande diversité. Non seulement, les espèces vivantes adaptées aux deux milieux s’y retrouvent côte à côte, mais s’y ajoutent encore des espèces particulières aux milieux de transition.
Les zones humides constituent ainsi des refuges, des lieux de nidification et de nourrissage pour de nombreuses espèces. La production organique des zones humides offre aux poissons, à une multitude d’oiseaux et d’autres animaux la base de chaînes alimentaires complexes.
A côté des grandes zones humides que sont les étangs, d’autres, plus petites et dispersées jouent ce rôle biologique : les petits marécages, les vasières, les ruisseaux, rivières et mares, avec leurs bordures d’arbres, de roseaux et joncs, et les prés humides qui les longent. C’est dans les zones humides que se retrouvent de nombreuses espèces menacées ou rares. En Belgique, sur les 306 espèces végétales rares, vulnérables ou en voie d’extinction, 97 appartiennent aux zones humides, pourtant proportionnellement très peu étendues.
Les zones humides jouent aussi un rôle important au niveau de l’épuration naturelle de la rivière : la présence de nombreux micro-organismes et de bactéries y génère une autoépuration efficace des eaux. Cette dernière, liée à la forte teneur en oxygène, favorise la régénération de l’écosystème rivière. Les zones humides régulent également le régime des eaux : elles limitent le danger de crues en hiver par rétention d’importantes masses d’eau (rôle tampon) et elles alimentent en eau les rivières et les sources en été. Soulignons enfin le rôle paysager des zones humides, grâce à la présence d’eau et à la diversité de la végétation.
La roselière correspond à l’exemple le plus typique de zone humide en milieu ouvert. Elle a de multiples rôles : stabilisation des berges et protection contre l’érosion, épuration par décantation des particules en suspension, abri, refuge, site de nidification, substrat de ponte pour un grand nombre d’animaux (insectes, poissons, amphibiens et oiseaux). C’est le roseau (phragmite) qui est la plante dominante dans la roselière. Les autres variétés de marécages qui remplissent un rôle identique sont la magnocariçaie (dominée par la laîche) et la prairie humide à reine des prés.
Les forêts alluviales sont une autre manifestation du complexe de groupements végétaux naturels qui s’étendent à l’intérieur du lit majeur des rivières. Selon l’essence dominante, on se trouve en présence d’une aulnaie (aulnes), d’une frênaie (frênes) ou d’une saulaie (saules). Dans certaines d’entre elles, les racines des arbres doivent rester constamment immergées, alors que d’autres se contentent d’un sol humide.
Dans la vallée de la Dyle, de nombreux étangs ont été creusés. La plupart sont des étangs de pêche. Une végétation flottante et submergée peut apparaître à la bonne saison (lentilles, nénuphars, callitriches,...). Les élodées, myriophylles, cératophylles et potamots sont des plantes totalement immergées. Parmi les nombreuses espèces colonisant les berges, on relève le roseau ou phragmite, les massettes, la glycérie, la baldingère, l’iris jaune, le lycope, la sagittaire et plusieurs variétés de laîches. Toutes ces plantes peuvent aussi se retrouver dans des terrains gorgés d’eau.
Les sols des vallées de Grez-Doiceau sont fort humides et sont principalement occupés par des pâtures, alternant avec des plantations de peupliers.
Les premières ne contiennent guère d’espèces végétales intéressantes et se voient régulièrement amendées.
Quant aux peupleraies, elles forment d’importants massifs, surtout dans la vallée de la Dyle. Ces formations renferment en sous-bois divers arbustes (saules variés, aulnes, sureau noir, cerisier à grappes, groseillier rouge,...) ainsi que de nombreuses plantes herbacées. A certains endroits, ces végétaux reflètent la végétation naturelle antérieure aux peupleraies. L’emplacement sur une ancienne roselière est confirmé par la présence de roseaux dominants en sous-bois. Quant à la présence d’aulnes sous l’étage des peupliers, elle révèle l’existence antérieure d’une aulnaie.
Pour le reste, on rencontre encore des lambeaux de végétations marécageuses ouvertes telles que les roselières (dominance du roseau), les magnocariçaies (dominance des laîches) ou les prairies humides à reine des prés (mégaphorbiaies). Mais la plupart du temps, ces milieux ouverts affectent un faciès altéré.
Les bois semi-naturels marécageux sont pour la plupart des aulnaies. L’aulne glutineux y est accompagné de saules variés. L’aulnaie alluviale nitrophile est la plus fréquente. Elle est caractérisée en sous-bois par la présence de plantes dites nitrophiles (le lierre terrestre, la grande ortie, le gratteron, la consoude,...) et d’autres dites paludicoles (le houblon, le liseron des haies, la grande prêle, le cirse maraîcher, l’épilobe hérissé, la baldingère, l’eupatoire chanvrine, la fétuque géante,...). Plus rares sont les aulnaies mésotrophes à laîches avec en sous-bois les laîches, la morelle douce-amère, le lycope, la lysimaque, l’iris jaune, le roseau,... et l’aulnaie/frênaie de sources et ruisseaux.
D’une manière générale, les zones humides sont plus fragiles que tout autre milieu semi-naturel et de nombreux facteurs sont à l’origine de la détérioration des milieux humides. Ils sont constamment soumis aux pressions de l’Homme et ne reçoivent ni la protection ni la gestion qu’ils méritent. Leur sauvegarde est délicate et le recours à des spécialistes doit être envisagé, car leur équilibre est complexe. Des actions peuvent parfois être appréhendées au niveau de l’ensemble du bassin versant qui les alimente.
La transformation d’étangs qui possèdent certaines caractéristiques naturelles, en étangs de pisciculture ou de pêche intensive provoque, selon les nécessités d’entretien, des perturbations du milieu et des pratiques qui sont généralement peu favorables à la flore et la faune sauvages. Par contre, la mise en assec fréquente de ces étangs les rend particulièrement attractifs pour les oiseaux migrateurs spécialisés dans les vasières.
Tout plan d’eau évolue naturellement vers un envasement qui conduit progressivement à son comblement et, à terme, à sa disparition, en favorisant l’évolution de la végétation vers celle d’un milieu terrestre. La rapidité de ce phénomène dépend des conditions morphologiques (profondeur du plan d’eau, inclinaison des berges, formes du site), des conditions hydrauliques (liaison ou non avec le lit principal, courant d’eau suffisant) et aussi de la richesse de l’eau en éléments nutritifs.
La végétation aquatique est généralement en état d’équilibre. Elle peut, dans certains cas, se développer excessivement et participer à l’envasement du milieu.
Dans la vallée de la Dyle, le rabattement de la nappe phréatique participe à l’assèchement des zones humides. Son origine est liée aux pompages de plus en plus importants qui sont effectués en vue d’assurer la fourniture d’eau de distribution.
La hauteur maximum de la nappe aquifère dans la couche des sables du Bruxellien est estimée à 35 m. De très nombreuses sources en sont issues, principalement formées à la suite des entailles du réseau hydrographique dans les formations géologiques. Certaines de ces sources fournissent un débit important qui a entraîné leur captage et leur exploitation.
Quant à la nappe phréatique du Crétacé, elle a une épaisseur d’environ 15 m. Les débits captés sont très importants : plusieurs pompages y sont établis.
L’intensification des captages dans les réserves souterraines risque d’abaisser les nappes aquifères et de réduire le débit d’étiage des cours d’eau en liaison avec les nappes exploitées. Il risque d’en résulter d’une part un assèchement significatif des terrains concernés et d’autre part des risques de pollution accrus des cours d’eau du fait de la plus grande concentration des polluants.
Parallèlement, l’imperméabilisation accrue par bétonnage ou par mise en cultures des sols des bassins versants facilite le ruissellement des eaux de pluie et diminue donc la quantité d’eau qui parvient à s’infiltrer en sous-sol pour réalimenter la nappe.
Même si les études font défaut à ce sujet, on peut estimer que le rabattement de la nappe concerne une grande superficie dans laquelle de nombreux habitats humides sont présents.
Lorsque la baisse de la nappe se conjugue avec le drainage des terrains, on peut observer un assèchement progressif du terrain. Ce processus conduit à une minéralisation accélérée du sol, à tel point que de nombreux sites humides sont envahis de végétation dite rudérale qui vient étouffer la végétation initiale typique. Lorsque le couvert arboré est supprimé par exploitation, notamment celle des peupleraies, ce phénomène de rudéralisation peut s’accentuer. Si bien qu’en quelques années, de profonds changements peuvent apparaître dans l’évolution de la végétation des milieux humides. Ceux-ci ont tendance à s’assécher, ce qui leur fait perdre leurs caractéristiques essentielles et qui les fait évoluer vers un milieu de moindre intérêt écologique.
De façon générale, la rudéralisation d’une roselière est due à plusieurs raisons :
· la roselière est formée au départ d’anciennes prairies, qui ont sans doute encore été amendées avant leur abandon;
· la roselière n’est plus fauchée et la litière s’accumule, enrichissant le sol;
· le niveau d’eau est trop peu élevé;
· les peupliers fournissent une abondante litière, aisément minéralisable et riche en azote.
Une roselière qui n’est plus alimentée en eau se rudéralisera d’autant plus vite et sera marquée par l’apparition de nombreuses plantes nitrophiles. Les plantes caractéristiques de la dégradation de la roselière sont la grande ortie, le cirse maraîcher, le gratteron,, l’épilobe hérissé, la ronce bleue, la consoude, l’eupatoire chanvrine,... On constate parallèlement à cet envahissement un recul sensible du roseau accompagné d’une nette diminution de sa vitalité. Si la roselière était entièrement remplacée par un peuplement continu d’orties, sa dégradation atteindrait son stade ultime.
D’autres facteurs de détérioration peuvent encore être pointés : on citera la pollution des eaux de surface, les effets du curage des rivières et ruisseaux et la présence de cultures à proximité immédiate des sites concernés. La transformation de pâturages en cultures dans les fonds de vallées s’est intensifiée ces dernières années. Selon les types de sol sur les parcelles cultivées, selon les doses d’engrais et la pente de ces parcelles, les risques d’exportation d’éléments azotés enrichissant les sites humides peuvent être plus ou moins significatifs. Il en résulte en général à nouveau une abondance de végétation nitrophile en bordure des zones humides situées du côté des parcelles cultivées. Lorsqu’aucune protection n’existe entre les terres agricoles et les zones humides, le ruissellement d’engrais ou de produits chimiques peut porter atteinte à l’intégrité de ces milieux.
La pollution des eaux de surface, et plus particulièrement des rivières qui traversent ou longent les zones humides, peut entraîner à nouveau des phénomènes d’eutrophisation (enrichissement du milieu en matières nutritives) et de rudéralisation lors des crues. Les risques d’eutrophisation sont également présents en cas de rejets d’eau usée d’origine domestique. Quant au curage des rivières, il provoque un début d’eutrophisation sur les abords où sont déposées les vases extraites. En cas de fortes pluies, le lessivage de ces vases vers l’intérieur des zones humides est à craindre.
Ces dernières décennies, des marais et des prairies de fauche trop humides pour les nouvelles techniques agricoles et trop difficiles à assainir ont été transformées en peupleraies. Celles-ci ont contribué à modifier sensiblement les paysages ouverts des vallées. Mais les conséquences pour les zones humides proches, et à fortiori pour celles qui font l’objet de plantations, ont été importantes. Ces plantations ont parfois été précédées de désherbages chimiques et de drainage. L’eutrophisation du milieu est accélérée du fait de la grande quantité de feuilles produites qui, à l’automne, va couvrir le sol. Il en résulte que le milieu humide antérieur à la plantation des peupliers perd ses caractéristiques et sa diversité au fil des années et de la croissance des peupliers.
D’une façon générale, on peut observer sur le territoire de Grez-Doiceau que les fonds de vallées sont donc soumis à une pression de plus en plus significative soit de l’habitat, soit de l’agriculture, soit encore par le biais de la populiculture.
Les coupes à blanc pratiquées dans les bois marécageux que sont les aulnaies, les frênaies et les peupleraies sur sol humide constituent un autre exemple d’activité dont l’impact se révèle temporairement négatif pour ces zones humides.
Enfin, ajoutons que les zones humides, considérées comme terrains de peu de valeur, font également l’objet de décharges sauvages et de remblaiements fréquents.
C. Description des zones centrales humides du réseau écologique
Remarque : lorsque différentes zones centrales de la carte au 1/10.000e partagent les mêmes menaces et lorsqu’elles peuvent faire l’objet de propositions globales, nous les avons regroupées par « site ».
Zone 1.0 (Marais de Laurensart) (cfr. cartes n°13 et 14)
La roselière de Laurensart est intéressante à plus d’un titre, tant du point de vue botanique qu’herpétologique, mais surtout ornithologique. Cette roselière se distingue de la plupart des autres roselières du Brabant par son niveau d’eau très élevé, qui en fait un véritable marécage impénétrable sans embarcation. On y trouve aussi des plans d’eau libre. Naguère, il existait à cet endroit une peupleraie très humide avec de l’eau stagnante. Un grand étang y a été créé au début des années ‘80, en creusant le sol et en formant des digues avec les déblais. Une vaste roselière s’y est développée. Elle reste sous eau en permanence.
La roselière est particulièrement bien constituée avec son cortège d’espèces aquatiques comme l’iris jaune, des variétés d’oseilles, la menthe aquatique, le jonc épars, la scrofulaire aquatique, la renouée amphibie,... Elle présente également des buissons de saules cendrés implantés ça et là en bordure, ainsi qu’une végétation arborée située entre l’étang et le canal qui le longe, avec des espèces typiques de l’aulnaie/frênaie.
Longue d’environ 900 mètres, elle couvre une superficie de près de 13 hectares, ce qui en fait la plus grande roselière de la vallée de la Dyle. Des sources l’alimentent au pied du versant boisé et dans le marais.
On y relève de nombreuses espèces d’oiseaux aquatiques, dont certaines sont fort rares dans le Brabant. On peut citer parmi les espèces nicheuses avérées ou probables le busard des roseaux, le grand butor, la gorge-bleue, la rousserolle turdoïde, le canard souchet, le râle d’eau et les sarcelles d’été et d’hiver. Plus réguliers comme oiseaux nicheurs, on y trouve le bruant des roseaux, la rousserolle effarvatte, les fuligules milouin et morillon, l’oie d’Égypte, les grèbes huppé et castagneux et, bien entendu, la foulque, la poule d’eau et le canard colvert. Le site sert aussi de dortoir aux hirondelles avant leur départ en migration.
Quant aux batraciens, le site a déjà accueilli, l’alyte accoucheur, crapaud devenu très rare dans le Brabant.
La présence de la voie ferrée constitue une barrière continue qui isole le site des zones d’industrie et d’artisanat situées à Basse-Wavre.
La roselière fait partie de la vaste propriété du château de Laurensart à Gastuche. Au-delà du canal, s’étend une bande boisée (chênaie/hêtraie acidophile). Ce vaste domaine présente une grande diversité de milieux. Plus de 90 espèces d’oiseaux nicheurs y ont déjà été recensés.
Au Plan de secteur, le site figure en zone forestière, ce qui ne correspond plus du tout à son affectation actuelle. Il se situe juste en dehors du périmètre du Parc Naturel Régional de la Dyle mais est repris comme zone noyau de la Zone de Protection spéciale de l’Avifaune européenne. De plus, le site du marais de Laurensart est classé depuis le 17 juillet 1991. Nous suggérons de placer le site en zone d’espace vert - zone naturelle d’intérêt scientifique ou réserve naturelle - et d’étendre les limites du Parc Naturel Régional de la Dyle de façon à l’inclure dans son périmètre. La Région wallonne pourrait également lui donner, en accord avec le propriétaire, le statut de Zone humide d’Intérêt biologique, ce qui constituerait un autre type de protection.
Un projet d’autoroute figure au Plan de secteur sur les pâtures le long du chemin de fer. Sa réalisation compromettrait très sérieusement la qualité exceptionnelle du site.
La pratique actuelle de la chasse au gibier d’eau et de la pêche ne compromet pas la qualité du site. Une concertation avec les pratiquants de ces loisirs sera nécessaire, à la fois lorsqu’on envisagera de modifier le statut juridique du site, mais également si des actes de gestion favorables étaient envisagés, par exemple en ce qui concerne le contrôle de la hauteur de l’eau dans l’étang ou la limitation de la pollution de l’eau. Le cours d’eau longeant le marais ne montre en fait pas de réelle pollution, mais des analyses des eaux de la source alimentant le marais, effectuées en 1991, ont révélé de fortes teneurs en nitrates et de ce fait une réelle eutrophisation de l’étang. Ces valeurs sont probablement dues au lessivage des fertilisants agricoles épandus aux environs.
Le site se trouve aux confins du territoire communal. Il y a donc lieu d’en garantir la protection en concertation avec les autorités wavriennes. A cet égard, l’étang de Gastuche, situé de l’autre côté de la voie ferrée, constitue lui aussi un site très accueillant pour les oiseaux d’eau. Plus de 30 espèces d’oiseaux aquatiques ont déjà été observées à cet endroit, surtout en période de migration. C’est l’ensemble que constituent les deux biotopes qui doit être préservé.
Site de la Réserve naturelle domaniale du Bouly (zones 1.1 et 1.2) (cfr. cartes n°15 et 16)
La Réserve, située à l’ouest de la gare d’Archennes, a une superficie de 12 hectares.
Le Robson (zone 1.1) est un ancien méandre recoupé de la Dyle. Actuellement, l’eau n’y est plus que temporairement présente. Sa superficie est d’environ 2.000 m². Les trois autres anciens méandres situés à proximité sont entièrement à sec et envahis de végétation rudérale. Tous ces anciens méandres sont ombragés par des plantations de peupliers ou par une végétation spontanée de saules.
La partie sud de la Réserve est une peupleraie à sous-bois d’aulnes; la partie centrale est constituée, à l’est du Robson, par une aulnaie/frênaie alluviale mésotrophe et, à l’ouest, par une peupleraie à sous-bois rudéral. La partie nord est une peupleraie à sous-bois d’aulnes. Si ailleurs dans la vallée, les peupleraies sur sol humide ne figurent qu’en zones de développement, celles du Bouly font exception : possédant le statut de réserve naturelle, elles sont ici consacrées à la conservation de la nature et, pour cette raison, ont été classées parmi les zones centrales.
Dans l’aulnaie/frênaie, on trouve également quelques chênes et, en sous-bois, des prunelliers, fusains, cornouillers, viornes, bourdaines et groseilliers, ainsi qu’une végétation herbacée très riche, surtout au printemps : jonquilles, primevères, parisettes, gouets, valérianes, reines des prés, myosotis,...
De nombreux mammifères y trouvent leur gîte, notamment les chevreuils et différents petits carnivores. Comme oiseau rare, le rossignol est notamment présent.
Le Robson constitue une boucle d’environ 200 m de long sur 10 m de large qui est encore alimentée par la nappe. Aux hautes eaux, son trop-plein se déversait dans la Dyle. Dans les années ‘70, il était encore bien ensoleillé, riche en végétation aquatique et peuplé par une faune nombreuse, caractéristique des mares.
Depuis, la situation a évolué : des captages en amont et en aval du site, de même que les plantations de peupliers, diminuant l’ensoleillement et relevant le fond du Robson par accumulation de feuilles mortes, ont entraîné des baisses de niveau de plus en plus importantes et fréquentes. Les Amis du Parc de la Dyle signalaient jusqu’en 1988 des pontes de grenouilles et de crapauds. Depuis lors, celles-ci ont disparu.
La mise en réserve naturelle permet aujourd’hui au gestionnaire du site (la Région wallonne) d’effectuer les travaux de restauration nécessaires. Dans un premier temps, les peupliers proches du Robson, arrivés à maturité, ont été abattus en 1996. L’ensoleillement revenu devrait remettre l’écosystème en route via l’oxygénation par les plantes et le retour d’une faune aquatique. La végétation de berge, arbustive et herbacée, devrait reprendre sa place. Le retrait des peupliers pourrait faire remonter le niveau de l’eau, mais ce phénomène ne pourra être vraiment confirmé sans une forme de régulation des pompages situés à proximité, ni sans l’extraction des vases. Cette dernière est envisagée par la Région wallonne.
Au Plan de secteur, une zone d’équipement communautaire et de services publics figure en lieu et place des prairies et des bois près du méandre du Robson. Il y a donc là nécessité de modifier le Plan de secteur pour que l’affectation du site tienne compte de sa qualité biologique et qu’il puisse ainsi acquérir une protection juridique adéquate, qui corresponde à la mise en réserve domaniale par la Région wallonne en 1993.
Les travaux d’entretien de la Dyle et de ses berges, devront être effectués de manière à ne pas perturber l’équilibre de la réserve. Ceci devrait se révéler d’autant plus facile que la Région wallonne est, ici, à la fois le gestionnaire de la réserve et celui du cours d’eau.
D’autres travaux, liés à l’implantation d’une station d’épuration, projetée à la confluence du Train et de la Dyle, devront eux aussi être menés de manière à réduire au maximum leur impact sur la réserve. La future station d’épuration sera située dans une peupleraie contiguë à la réserve. Or, cette dernière pourrait dans l’avenir s’étendre dans cette direction.
Une étude relative à l’impact des pompages d’eau effectués à La Motte et à Pécrot Chaussée devra être menée et, si nécessaire, déboucher sur une concertation avec les responsables des sociétés d’eau concernées.
Des contacts réguliers doivent également être pris avec les agriculteurs qui exploitent les terres à l’intérieur ou alentour du site, de façon à les informer et les inviter à participer à sa protection. Si possible, les cultures à l’intérieur même de la réserve seront déplacées et, aux abords immédiats, les prairies seront préférées aux terres cultivées. Les autorités concernées de la Région flamande devraient, elles aussi, être informées de l’intérêt de cette zone. L’étang de Florival, situé en Région flamande, est lui aussi reconnu comme site à sauvegarder en raison de ses caractéristiques écologiques. La gestion des deux sites, que seule une peupleraie récente sépare, doit pouvoir tenir compte de cette proximité.
Enfin, la remise sous eau de l’étang du parc du château de Florival, alliée à la préservation de son bois de feuillus où l’on trouve ail des ours et muguet, assurerait un prolongement intéressant du site vers le nord.
Site des « Friches de Pécrot Chaussée » (zones 1.3. à 1.6)
L’ensemble du site « Pécrot Chaussée » est situé entre la rue A. Hoslet et la rue de Florival. Il s’agit de biotopes combinant roselières et magnocariçaies avec une dominance du roseau, de la laîche aiguë, de la grande ortie, du gratteron, du cirse maraîcher,...
Le site couvre une surface de 10 hectares. Il se situe en contrebas des bois anciennement connus sous les noms de bois du Parc et bois Saint-Bernard.
Le site est longé dans sa partie est par une peupleraie à sous-bois d’orties fortement influencée par la proximité de la rue Vanmeerbeek : des jardins s’étendent jusqu’à la plaine alluviale et différents aménagements ont eu lieu : chemins, station de pompage,...
Une partie importante du site consiste en des prairies abandonnées, rudéralisées et très nitrophiles. On y observe des vestiges de roselières et des bois d’aulnes et de saules. Au point de vue ornithologique, cette friche accueille la nidification d’une grande quantité de rousserolles verderolles. Le bruant des roseaux, le pouillot fitis, le coucou et le pic épeichette y sont régulièrement observés en période de nidification. Trois espèces de fauvettes y nichent également : les fauvettes des jardins, grisette et à tête noire. Elle constitue un lieu d’hivernage pour le râle d’eau. Le rossignol, la grive litorne, la locustelle tachetée, plus rares, y nichent peut-être.
Au Plan de secteur, le site est inclus dans une zone d’espace vert dont on a précisé la nature: zone naturelle d’intérêt scientifique et d’intérêt paysager. De plus, il est situé dans les limites du Parc Naturel Régional de la Dyle. Parallèlement, sa protection est renforcée du fait qu’il se trouve dans le périmètre de la Zone de Protection spéciale de l’Avifaune européenne.
On trouve, en bordure du site, une zone d’équipement communautaire et de services publics qui correspond à la zone de captage.
La roselière (zone 1.4) présente une prédominance du roseau et de la laîche aiguë. Elle est fortement rudéralisée et sa richesse florale est limitée par la concurrence d’espèces comme la grande ortie, les cirses, le gratteron,.... Elle s’étend sur une superficie d’environ 1,5 hectare. D’autres éléments typiques de milieu ouvert sont présents (zone 1.5) : une prairie humide à reine des prés située au nord et, au nord-est, une magnocariçaie à proximité des habitations. Toutes deux sont, elles aussi, fortement rudéralisées.
Localement, des arbustes envahissent le site au départ de massifs préexistants, c’est-à-dire à partir d’anciennes haies qui délimitaient des parcelles.
Au nord, une mare d’environ 500 m² en voie de comblement accueille de nombreuses espèces aquatiques. La massette a pris le pas sur d’autres espèces plus abondantes naguère, comme le plantain d’eau, le potamot et le jonc épars. A cette époque, les Amis du Parc de la Dyle y signalaient des pontes de crapauds communs, de grenouilles vertes et rousses, ainsi que de tritons.
Au sud, une aulnaie mésotrophe à laîches (zone 1.3) accueille les sources de la Petite Marbaise. L’aulne glutineux y est accompagné de saules et, au sol, on trouve essentiellement la laîche aiguë et la baldingère. On peut également noter la présence relativement abondante de la grande ortie et de ronciers.
A proximité, une magnocariçaie en cours de boisement présente encore une dominante de laîche aiguë.
Une aulnaie (zone 1.6), similaire à celle de la zone 1.3, est fortement dégradée. L’aulne glutineux y est accompagné en strate herbacée par la laîche aiguë et la grande ortie, comme espèces dominantes.
L’ensemble du site a subi une forte détérioration ces dernières années.
Pour les eaux de surface, de nombreux rejets d’eau usée d’origine domestique en provenance des maisons de la rue Vanmeerbeek atteignent, directement ou via des drains, le cours de la Petite Marbaise qui traverse l’ensemble du site. Ce cours d’eau constitue en fait un drain qui parcourt le fond d’une cuvette de la plaine alluviale de la Dyle. De sa contamination résulte une eutrophisation néfaste pour le site. La pose du collecteur d’égouts amènera certainement une nette amélioration à ce propos. Cependant, l’implantation du collecteur autour de la partie nord du site devra être exécutée de manière à minimiser son impact sur le site.
Une ancienne décharge située au nord de la zone est constituée de déchets domestiques qui se sont accumulés sur une hauteur de 2,5 m. Les talus sont actuellement recouverts de végétation rudérale et arbustive (orties et saules).
Tout au sud du site, une zone remblayée en face des usines Tudor est recouverte par une végétation naturelle rudérale et arbustive (orties et saules). Celle-ci a été placée en zone de liaison sur la carte du réseau écologique. Cette végétation spontanée constitue en outre une zone tampon pour toute la partie sud du site de Pécrot Chaussée. En 1996, de nouveau dépôts de matériaux inertes ont été effectués à cet endroit. Il faudra soigneusement veiller à ce qu’ils ne menacent pas davantage les zones centrales situées au-delà de cette zone-tampon.
La préservation de l’intérêt du site serait assurée en augmentant l’humidité du sol et en réduisant les nuisances évoquées précédemment. Différentes pistes peuvent être envisagées :
· éviter de nouvelles plantations pour conserver le caractère ouvert du site;
· entretenir les alignements de saules têtards et envisager le remplacement progressif des rangées de peupliers par d’autres essences plus attractives;
· limiter l’extension des massifs arbustifs dans les milieux ouverts;
· faucher la roselière en hiver, en veillant à enlever le produit de fauchage et la litière;
· creuser quelques mares comme celle qui a déjà été creusée par les Amis du Parc de la Dyle le long de la rue A. Hoslet;
la Petite Marbaise, dont le lit a été modifié, constitue un drain qui parcourt tout le site; il faudrait établir une série de barrages pour rétablir une circulation de l’eau qui corresponde à ce qui existait auparavant; on pourra même envisager la possibilité d’utiliser le chemin est-ouest, constitué de remblai, comme appui à des barrages qui permettraient d’inonder le site. La mise en place d’une vanne sur l’un des barrages permettrait de jouer le rôle de trop-plein et de vidange. Une autre solution consisterait à combler les drains perpendiculaires à la Petite Marbaise et établir des barrages sur ceux qui ne sont pas perpendiculaires au cours d’eau;
Les pompages d’eau pourraient menacer cette zone, comme c’est le cas pour la Réserve du Bouly. Sur les terrains de la société qui exploite l’eau souterraine, une très belle cariçaie à laîches paniculées est située dans une cuvette alimentée en eau de source, juste au sud de la zone 1.6. Cette cariçaie a été reprise comme zone de développement en milieu ouvert sur la carte du réseau écologique. Sa protection, assurée en concertation avec le gestionnaire, en garantirait la sauvegarde et permettrait, à terme, de la faire passer en zone centrale.
Il y a des habitations à proximité immédiate du site. Leurs occupants devront être informés de manière à participer à sa préservation. Le site se prolonge en Région flamande et, ici encore, une concertation qui permettrait d’envisager globalement la gestion du site se révélerait certainement utile.
Site de l’étang de Pécrot (zones 1.7 à 1.13) (cfr. cartes n°15, n°17 et n°18)
L’étang de Pécrot (zone 1.2) a été créé en 1954 par la construction d’une digue barrant le cours de la Petite Marbaise dans une zone de sources. Il s’étend dans la plaine alluviale de la Dyle. A l’est le sol se relève rapidement vers les buttes sableuses. Les maisons du village de Pécrot sont bâties au pied de la butte boisée et la zone bâtie s’allonge en bordure de la voie de chemin de fer.
L’étang fut peu profond dès l’origine, ce qui a favorisé son atterrissement. Il est formé d’un vaste plan d’eau vers le nord, consacré à la pêche, et vers le sud, une très grande zone d’atterrissement est occupée par des marécages et des saulaies inaccessibles sans embarcation.
Au Plan de secteur, le site apparaît comme un plan d’eau situé à l’intérieur d’une zone naturelle d’intérêt scientifique et de la Zone de Protection spéciale de l’Avifaune européenne, dont il constitue une des zones noyaux. Il est englobé au sein du Parc Naturel Régional de la Dyle.
L’étang de Pécrot constitue, dans son état actuel, un exemple remarquable de série évolutive dans l’atterrissement d’une pièce d’eau eutrophe et, en tant que tel, mérite largement d’être préservé. Son écosystème peut être considéré comme très rare en Brabant wallon.
Mais son intérêt n’est pas uniquement botanique : il est aussi ornithologique. On a ainsi observé sur le site près de 120 espèces d’oiseaux au cours des dernières années.
Près de 60 espèces nicheuses sont avérées ou probables pour l’étang et les terrains alentour, parmi lesquelles les grèbes huppé et castagneux, le fuligule morillon, la sarcelle d’hiver, le canard souchet, le cygne tuberculé, le râle d’eau, la locustelle tachetée, le bruant des roseaux, les rousserolles effarvatte et verderolle,...
En période de migration et d’hivernage, l’étang attire aussi de nombreuses espèces aquatiques et en période de basses eaux, lorsque des vasières apparaissent, de nombreux oiseaux limicoles viennent s’y nourrir : les chevaliers cul-blanc, guignette, aboyeur et gambette, la bécassine des marais, le bécasseau variable,...
Il n’y a pas de véritable ceinture de végétation autour de l’étang du fait du couvert dense de peupliers qui ceinture l’étang, mais également pour permettre aux pêcheurs d’accéder sans difficultés aux berges de la partie nord de l’étang. Les espèces les plus présentes sur les berges sont l’iris jaune, la glycérie aquatique, le rubanier rameux et diverses espèces de laîches.
La fonction piscicole de la partie nord de l’étang nous a amené à classer celle-ci comme zone de développement sur la carte du réseau écologique. Par contre, la partie sud, dont l’accès est interdit, a été reprise parmi les zones centrales. Une végétation dynamique colonise cette partie de l’étang. Une magnocariçaie ouverte (zone 1.11) constitue un des plus beaux marais de la vallée de la Dyle. Sa grande superficie en fait un site de refuge et de nidification idéal pour de nombreux oiseaux d’eau. Cette vaste magnocariçaie est piquetée de saules vers le sud , ce qui présage une évolution vers le stade de saulaie marécageuse, si un entretien adéquat n’est pas réalisé. On note la présence de carex paniculata, de carex acutiformis et de carex sf. pseudo-cyperus. Une jonchaie à jonc épars avoisine la cariçaie.
La saulaie marécageuse (zone 1.10) correspond au stade final de l’évolution naturelle d’un étang en cours d’atterrissement. Diverses espèces de saules y sont dominantes, avec présence, en bordure, de phragmites et de laîches. A l’intérieur de la saulaie, la végétation herbacée est pratiquement absente en raison de la densité du couvert arbustif. Le sol est en permanence sous eau.
A l’arrière de la saulaie, on trouve un espace d’eau libre qui correspond à un chenal qui longe les berges sur le pourtour de l’étang. L’eau y est eutrophisée et ne comporte pas de végétation aquatique apparente. Par contre, les berges portent certaines fleurs aquatiques mais sont surtout abondamment couvertes de fleurs nitrophiles. L’assèchement occasionnel du chenal fait apparaître une vasière riche en matière organique. Une petite roselière à phragmite occupe la partie la plus atterrie de l’étang, là où la nappe d’eau est plus basse que la surface du sol. Cette roselière est riche en nitrophiles indicatrices de la rudéralisation.
Entre l’étang et les Grands Prés, une bande de terrains humides d’une largeur de 100 mètres sur une longueur d’un kilomètre voit la succession de peupleraies (classées en zones de développement sur la carte du réseau écologique) et de terrains marécageux ouverts :
· deux roselières de type monospécifique au sud (zones 1.7 et 1.8) couvrent ensemble une surface d’environ un hectare;
· une prairie humide à reine des prés (zone 1.9) est fortement rudéralisée. La reine des prés y est progressivement concurrencée par la grande ortie, les cirses, le gratteron, la consoude officinale,.... Cette prairie est séparée du chenal ouest du bout de l’étang par la Petite Marbaise.
· Au nord/ouest de l’étang, s’étend une roselière dégradée à base de roseau et de reine des prés (zone 1.13).
La Petite Marbaise est fort altérée du fait de nombreux rejets d’eau usée d’origine domestique qui proviennent du village de Pécrot. La Petite Marbaise, longeant l’étang, risque de polluer le site lors de crues.
Au nord/est de l’étang, une parcelle cultivée, séparée du site par quelques peupliers, pourrait entraîner des écoulements d’effluents susceptibles de favoriser une eutrophisation néfaste.
La zone 1.12 est particulièrement menacée : depuis quelques années, des remblais ont été effectués juste au nord et un parking a été récemment créé. L’extension de ces pressions doit être contrôlée afin de préserver le fossé inondé qui longe la berge nord de l’étang, la roselière rudéralisée et les alignements de saules qui la traversent.
Au sud de l’étang, la zone de loisir au Plan de secteur s’étend bien au-delà du terrain de football existant. L’aménagement d’un autre terrain de sport, à la limite de la zone de loisir et toute proche de l’étang, serait dommageable sans la mise en place d’une zone-tampon efficace.
La saulaie marécageuse au sud de l’étang s’élève progressivement du fait des débris végétaux qui s’y accumulent. Une partie de la saulaie est déjà à sec et l’envahissement par quelques bouleaux donne une indication sur l’évolution future du site s’il n’était pas géré.
La succession actuelle (plan d’eau libre - magnocariçaie humide - saulaie humide eutrophe - roselière sèche - vasière qui correspond au chenal sud) est à conserver à tout prix étant donné la succession actuelle de biotopes qui y sont présents.
Il faut assurer le maintien et la diversification des types de végétation présents, ce qui entraînera automatiquement la diversité ornithologique et zoologique d’une manière générale. Un grand plan d’eau libre doit être maintenu, dans un but écologique et social à la fois. Le plan d’eau libre de l’étang permet simultanément la pêche et le repos des oiseaux d’eau. Pour garantir que cet équilibre et les collaborations qui existent déjà puissent se prolonger, un plan de gestion concerté pourrait être passé entre les pêcheurs, la Commune et les autres partenaires du PCDN.
L’état actuel du site est positif. Il convient donc d’assurer la pérennité de cet état, tout en préservant l’intérêt de l’unité des végétations qui constituent des phases d’un ensemble dynamique et donc, par définition, des situations transitoires.
La magnocariçaie ouverte peut être maintenue en la rajeunissant vers l’extérieur (sur son pourtour), par l’arrachage des touffes de laîches et l’enlèvement d’une partie de la couche de vase. Sa colonisation progressive par les saules doit être empêchée en coupant périodiquement ceux qui s’y installent. La cariçaie pourrait d’ailleurs être étendue quelque peu aux dépens de la saulaie.
La saulaie marécageuse peut être maintenue par des coupes périodiques (les saules rejettent très bien de souches). On empêcherait ainsi cette saulaie d’évoluer vers l’aulnaie en la rajeunissant périodiquement. On visera à laisser évoluer la partie la plus ancienne de la saulaie, là où on trouve une strate herbacée de laîche paniculée, pour qu’elle évolue spontanément vers une aulnaie à laîches, association végétale très intéressante également.
Quant à la roselière située au sud, intéressante au point de vue botanique et ornithologique, il faut la faucher en hiver.
Les mesures de rajeunissement de la cariçaie garantissent déjà largement le maintien de la surface d’eau libre actuelle. La plantation des arbres qui sont appelés à remplacer les peupliers qui bordent l’étang devraient être effectuée plus loin du bord. De plus, le choix d’aulnes ou de saules, à tailler en têtards, renforcerait la garantie d’un bon ensoleillement pour l’étang et réduirait l’accumulation des feuilles mortes. On peut ainsi espérer le développement d’une frange de végétation rivulaire.
L’abattage des peupliers sera également l’occasion d’effectuer un petit curage manuel à partir des berges de l’étang.
Du fait de sa faible profondeur, l’étang est sensible à la période de sécheresse.
Il faut un contrôle très strict de la qualité et de la quantité des eaux d’alimentation de l’étang. La fréquentation de la partie nord, consacrée à la pêche, nécessite, elle, une surveillance particulière des berges.
La plupart des travaux d’entretien doux préconisés devraient se faire à la faveur de mises en assec partiel de l’étang qui pourraient avoir lieu en automne sur de courtes durées.
Sur le flanc ouest de l’étang, les propriétaires des peupleraies devraient être sensibilisés à l’intérêt d’une populiculture plus favorable au développement d’une végétation naturelle en sous-bois.
Il s’agit d’une aulnaie alluviale mésotrophe à laîche installée dans une cuvette humide. Elle est particulièrement dense et l’aulne glutineux y est accompagné de saules divers et de la laîche aiguë. Ce vaste bois marécageux de plus de 2,5 hectares se situe à l’extrémité sud d’un grand ensemble de terrains humides qui s’égrènent de façon continue sur une distance de 2 kilomètres, entre la rue de Rhode et la confluence de la Nethen et de la Dyle.
Comme les autres sites de la vallée de la Dyle, cette zone est comprise dans les limites de la Zone de Protection spéciale de l’Avifaune européenne et celles du Parc Naturel Régional de la Dyle. Elle figure au Plan de secteur comme zone forestière. Il faudrait assurer la modification de la classification du site pour qu’elle corresponde mieux à la réalité : zone naturelle d’intérêt scientifique ou réserve forestière. En attendant, il importe d’établir des contacts avec le gestionnaire du bois en vue d’envisager avec lui des conditions d’exploitation qui permettent à cette zone centrale de conserver ses caractéristiques.
Une action de sensibilisation devrait viser les habitants de la ferme qui est située juste au nord du site, les habitants de la rue du Broux, à l’est du site, mais aussi les usagers des chalets qui bordent les petits étangs de pêche au sud du site. Ceux-ci figurent en zone de liaison sur la carte du réseau écologique.
Le talus qui longe l’aulnaie à l’est peut être aménagé de façon à renforcer la protection entre la zone centrale et les parcelles cultivées et les jardins de la rue habitée.
Le site de Beaumont (zones 1.15 à 1.19) (cfr. cartes n°17 et n°18)
A la limite sud des Prés Saint-Jean commence un ensemble de roselières à phragmite plus ou moins rudéralisées suivant les endroits et localement riches en grandes laîches (anciennes magnocariçaies) attenant à des peupleraies humides, des massifs de saulaies marécageuses et deux beaux éléments d’aulnaie. La plus vaste zone d’un seul tenant en milieu ouvert couvre une superficie d’environ 3 hectares sur laquelle roselières et magnocariçaies sont associées (zone 1.16). Une roselière de plus petite dimension (environ 8.000 m²) (zone 1.18) est fortement rudéralisée et tend à évoluer vers la prairie humide à reine des prés. Le roseau, la baldingère, la grande ortie et le cirse maraîcher y dominent.
Comme parcelles boisées de grande valeur écologique, on dénombre encore une aulnaie mésotrophe à laîche (zone 1.15), site d’une superficie de plus ou moins 4 hectares où roselière et magnocariçaie sont associées et où dominent en sous-bois le roseau, la laîche aiguë et la grande ortie; une autre aulnaie mésotrophe à laîche (zone 1.17) où domine l’aulne glutineux, accompagné de diverses espèces de saules et de la laîche aiguë; et enfin, une saulaie à l’extrémité nord du site (zone 1.19).
Si les espèces nitrophiles (orties et gratterons) sont largement dominantes au sein des peuplements ouverts, dans les bois marécageux la pénombre ralentit leur développement. D’autres caractéristiques de ce site sont la présence de ronciers qui forment par endroits d’épais fourrés et les beaux rangs de saules têtards qui bordent la Petite Marbaise. La mosaïque de milieux permet l’accueil d’une avifaune variée. Le troglodyte, le pouillot véloce, le rouge-gorge, les fauvettes à tête noire et des jardins, l’accenteur mouchet, le grimpereau des jardins, le pigeon ramier et la corneille noire sont des espèces dites ubiquistes car elles possèdent peu d’exigences particulières quant à leur lieu de vie. Elles se retrouvent donc ici comme dans d’autres endroits. Par contre, des espèces plus rares ne se retrouvent que dans ces marais en cours de recolonisation arbustive et dans les bois marécageux. C’est le cas par exemple de la rousserolle effarvatte, le pouillot fitis, la fauvette grisette, la mésange boréale, le coucou, le loriot, le rossignol qui sont tous observés régulièrement à Beaumont.
Ce site cumule une série de statuts qui lui garantissent une protection juridique : zone naturelle d’intérêt scientifique au Plan de secteur, Parc Naturel Régional de la Dyle et zone noyau de la Zone de Protection spéciale de l’Avifaune européenne.
La pollution de la Grande Marbaise, associée à la présence de rejets ponctuels d’origine agricole et de rejets d’origine domestique, fait que la pollution des biotopes, si elle est faible en temps normal, risque de s’accentuer lors des crues. En effet, la plupart des biotopes se trouvent en contrebas par rapport au cours d’eau à l’ouest et par rapport aux terrains agricoles à l’est.
La présence d’un grand champ de maïs sur sol sablo-limoneux, de l’autre côté de la voie ferrée, laisse présager des exportations préférentielles et significatives d’azote vers le site. D’ailleurs, la végétation nitrophile abondante en bordure de ces biotopes peut déjà être observée à de nombreux endroits.
Les curages de la Petite et de la Grande Marbaise ont sans doute provoqué un rabattement important de la nappe et un début d’eutrophisation des abords où sont déposées les vases extraites. Le lessivage de celles-ci vers les biotopes contigus sont à craindre lors de fortes pluies. Les gestionnaires de ces cours d’eau (Commune et Province) seront appelés à agir de manière à éviter ces désagréments dans le futur.
Avec des moyens limités, les Amis du Parc de la Dyle entretiennent une partie du site. La grande étendue des parcelles de roselières nécessiterait le recours à des moyens plus importants pour assurer leur régénération et de leur restauration.
Enfin, la partie nord du site longe le très grand étang du Grootbroek, qui s’étend en Région flamande. Le site de Beaumont participe à la protection de cet étang en l’isolant complètement des perturbations qui pourraient venir du versant urbanisé.
Zone 1.20 (Prés Saint-Jean) (cfr. cartes n°17 et n°18)
Comme la flore actuelle en témoigne, cet ensemble correspond à d’anciens prés de fauche, situés entre l’étang du Grootbroek à l’ouest et le remblai de la voie ferrée à l’est. Le niveau de l’eau reste généralement proche de la surface et dans certaines dépressions, le sol reste spongieux durant toute l’année. De nombreuses peupleraies qui avaient fermé ce site pendant toute une époque y ont été abattues suite à la maladie qui a atteint ces arbres.
Il s’agit d’une prairie humide à reine des prés, fortement rudéralisée, d’une surface totale d’environ 15 hectares. La majorité du site présente une végétation de type herbeux où la reine des prés domine mais subit la concurrence de la grande ortie, des cirses, du gratteron, de la consoude officinale,...
La prairie est située dans la même zone noyau de la Zone de Protection spéciale de l’Avifaune européenne que le site précédent, et dans le Parc Naturel Régional de la Dyle.
De petites surfaces sont actuellement gérées par les Amis du Parc de la Dyle avec des résultats encourageants. Ces prairies humides à hautes herbes sont fauchées à la fin de l’été afin de favoriser la diversification de la flore typique. La glycérie aquatique, la baldingère, l’iris jaune et le populage des marais y refont progressivement leur apparition.
On trouve dans les milieux ouverts des Prés Saint-Jean la rousserolle verderolle, la fauvette grisette et la fauvette des jardins.
La peupleraie qui subsiste en bordure de la voie ferrée peut abriter des oiseaux nicheurs particulièrement rares tels le faucon hobereau, le pic épeichette, le loriot et le rossignol.
De nombreux drains ont été aménagés, au débit très lent et contenant une eau de bonne qualité. Ils parcourent tout ce fond humide où il serait envisageable, si la populiculture était abandonnée, de reconstituer une quinzaine d’hectares de zones ouvertes d’un seul tenant, comprenant des roselières et des prés de fauche principalement. On rencontre ça et là quelques plages, plus ou moins étendues, de laîches. Cet ensemble pourrait acquérir rapidement une très grande valeur ornithologique, même sans tenir compte de sa continuité physique avec les milieux décrits précédemment.
Dans cette optique, une modification qui permettrait de simplifier le réseau actuel de drains serait utile. La zonation des biotopes serait ainsi homogénéisée et la mise en oeuvre des mesures de protection et de gestion seraient plus aisés. Le choix de cette option nécessite néanmoins une réflexion approfondie car il ne faut négliger le rôle des ornières qui constituent des micro-biotopes mouillés plus longtemps dans la saison que les terrains des Prés. Un nettoyage de ces drains pourrait accentuer leur attrait botanique, herpétologique et entomologique.
Les remarques formulées pour le site précédent à propos de l’entretien de la Grande Marbaise restent valables ici encore.
Le site des Prés Saint-Jean est important au sein du réseau car il est situé entre deux zones à grande capacité d’accueil pour l’avifaune : le Grootbroek en Région flamande à l’ouest et l’étang de La Houlotte, à l’est, en Région wallonne.
Tant que les terrains situés au nord du site restent affectés au pâturage, ils ne présentent que des risques limités de contamination du site. Un contact avec le ou les agriculteurs concernés permettrait de les sensibiliser et de s’assurer du maintien des pâtures.
Site de l’étang de La Houlotte (zone 2.4 à 2.7) (cfr. cartes n°21 et n°22)
L’étang, d’une superficie de 3 hectares, est situé en contrebas et à l’est de la ligne de chemin de fer Wavre-Leuven, dans une zone de sources de la vallée de la Nethen. Ce site constitue en fait la prolongation, dans la vallée de la Nethen, des Prés Saint-Jean situés de l’autre côté de la voie ferrée.
Quelques éléments de magnocariçaies et de roselières à phragmite se retrouvent ça et là dans l’eau.
Le pourtour de l’étang est occupé par des espèces ligneuses de terrain frais : l’aulne glutineux, le saule cendré, le cornouiller sanguin, l’aubépine, le prunellier, les ronces,...
Sur la berge on retrouve également quelques plantes de magnocariçaie, de roselière, de prairies à reine des prés et les nitrophiles habituelles.
Le site s’étend dans le triangle formé par la voie ferrée, la rue de Beaumont et la rue de Weert-Saint-Georges. L’étang est repris comme plan d’eau au Plan de secteur et le reste du site figure en zone d’espace vert.
Cet étang constitue une des stations les plus intéressantes de la vallée de la Nethen du point de vue ornithologique. A cet égard, il bénéficie de la présence de l’étang du Grootbroek sur Rhode-Saint-Agathe. Pour les oiseaux, la présence de la voie ferrée entre les deux pièces d’eau ne constitue pas un véritable obstacle.
Lors de la mise en vasière, cet étang voit se développer certaines plantes particulières aux vases exondées.
Ce petit étang est souvent mis en vasière au printemps, mais pas chaque année. Lorsque la mise en basses eaux correspond au gros passage printanier des oiseaux limicoles, ces vasières accueillent systématiquement chevaliers cul-blanc, aboyeur, guignette, arlequin, gambette. Le gravelot apparaît lorsque la partie haute de la vasière est asséchée. On note même occasionnellement le passage du bécasseau variable et de l’avocette.
Les nicheurs actuels sont le grèbe huppé, la poule d’eau, la foulque macroule, le fuligule morillon et, aux abords, le loriot et le rossignol.
Sur toute la bordure située en fond humide le long de la rue de Beaumont, en amont de l’étang, s’élèvent des peupleraies humides et des bois marécageux avec quelques éléments de marais plus ouverts. L’ensemble est très humide et constellé de sources.
Les sources et suintements qui existent dans la zone 2.5 sont couverts de remarquables touradons de laîche paniculée entre lesquels trouvent place quelques populages des marais, le scirpe des bois, la prêle. Cettevaste magnocariçaie à carex acutiformis est un endroit incontestablement intéressant du point vue botanique. Cette zone est située au sud/est de l’étang de La Houlotte. A proximité immédiate, un autre marais (zone 2.4) est une roselière plus habituelle dans la vallée de la Dyle.
A l’extrémité est du site, une saulaie marécageuse (zone 2.6) comporte des reliquats de magnocariçaie qui devait couvrir le site avant que les arbres n’atteignent une hauteur suffisante pour l’étouffer.
Enfin, dans les fossés situés entre le grand étang et la voie ferrée, on trouve une flore aquatique diversifiée : le rubanier dressé, la massette, le roseau, l’iris jaune, la salicaire, la glycérie aquatique, diverses laîches,.... Ce fossé (zone 2.7), où naissent plusieurs sources, borde le chemin qui longe la voie ferrée. Le trop-plein de l’étang s’écoule à travers la zone avant de passer sous la voie ferrée pour aller rejoindre les Prés Saint-Jean.
Le site de l’étang de La Houlotte n’est repris ni dans le périmètre de la Zone de Protection spéciale de l’Avifaune européenne, ni dans celui du Parc Naturel Régional de la Dyle, ce qui serait pourtant tout à fait justifié.
La vidange occasionnelle de l’étang laisse supposer qu’il continue à remplir une certaine fonction économique. C’est la raison pour laquelle l’étang a été classé parmi les zones de développement en milieu ouvert. L’extension de la surface occupée par les plantes aquatiques permettrait d’augmenter sensiblement la biodiversité de l’étang. Un accord devrait être recherché dans ce sens avec le gestionnaire de l’étang.
Après exploitation des peupleraies, on pourrait envisager une régénération de milieux ouverts potentiellement plus riches sur le plan botanique, étant donné la présence d’un sol très humide. La même proposition pourrait d’ailleurs s’appliquer dès maintenant à la partie nord du site, le long de la rue de Beaumont. En effet, l’exploitation d’une vaste peupleraie il y a quelques années laisse à nouveau apparaître une végétation intéressante : la reine des prés, le cirse maraîcher, la fleur de coucou, le jonc épars, la prêle des marais, la baldingère,... accompagnés des nitrophiles habituels et de massifs de saules cendrés en boules. La replantation éventuelle de peupliers à cet endroit, nous a amenés à classer cette dernière parcelle parmi les zones de développement. Si elle devait rester libre de telles plantations dans l’avenir, il est très possible d’envisager à terme, son classement en zone centrale ouverte. Dans ce cas, l’implantation d’une station d’épuration, projetée à cet endroit, nous paraîtrait plus judicieuse si elle prenait place dans la pâture contiguë.
La qualité de l’eau des ruisseaux et des fossés qui parcourent le site doivent faire l’objet d’une attention particulière. En effet, ils longent auparavant des zones d’habitations, ce qui implique certains risques de pollution. Des actions de sensibilisation vis-à-vis de ces riverains seront utiles à cet égard. Une telle sensibilisation devra aussi viser les riverains qui habitent Weert-Saint-Georges, les exploitants et les usagers du camping très proche.
Le long de la rue de Beaumont, la conversion récente des terres de culture en pâtures bénéficie à la préservation du site. Ici encore, un contact avec le propriétaire concerné permettrait de le sensibiliser et de s’assurer du maintien de ces pâtures. Le site est également un lieu de chasse occasionnel et, dans le même esprit, les chasseurs devraient être associés à la conservation du site.
Enfin, la zone 2.7 doit faire l’objet de recommandations spécifiques. En effet, le sentier qui va de la gare de Weert-Saint-Georges à Beaumont la traverse. Il est relativement fréquenté. Tout aménagement éventuel de cette desserte devra se faire en respectant la qualité écologique de ses deux bords, et particulièrement son caractère humide. Le gestionnaire du talus de la voie ferrée est aussi concerné par la préservation de cette zone.
Site du marais de Wé (zones 3.1 et 3.2 et site 3A -cartes n°23 et 24)
Le site de Wé est un des plus intéressants de la vallée de la Nethen sur le plan floristique et phytosociologique. Les aspects zoologiques ne sont pas négligeables non plus, particulièrement pour l’avifaune et l’herpétofaune. Les eaux sont de bonne qualité et de nombreuses espèces animales en bénéficient.
Le site est localisé en contrebas de la forêt de Meerdael, dans la plaine alluviale de la Nethen en amont du village de Nethen, sur le versant sud de la forêt de Meerdael, très abrupt. Il forme un triangle compris entre la chavée du Wé, la lisière de la forêt de Meerdael et le tracé de l’ancien vicinal entre le tilleul de la rue de Hamme-Mille et le Moulin des Forges. Le site se prolonge donc sur le territoire de Beauvechain.
La végétation est formée d’aulnaies nitrophiles, de phragmitaies nitrophiles avec fragments de magnocariçaies et de prairies humides à reine des prés, de fossés et de drains envahis par une végétation aquatique, de prairies amendées plus ou moins abandonnées, de peupleraies sur roselières.
Les marais (cariçaies et roselières) présentent donc plusieurs variantes. Celles qui apparaissent en étendues pures sont devenues rares. En effet, le plus souvent, elles présentent une dégradation liée à la plantation de peupliers ou à la proximité de l’habitat dans l’extrémité ouest du site.
Une aulnaie (zone 3.1) est située sur le ri de Wé, affluent de la Nethen, qui prend sa source dans la forêt de Meerdael.
On y trouve notamment l’aulne glutineux, le frêne et divers saules. Au Plan de secteur, ce bois est en zone forestière et sa moitié nord est un site classé. Elle constitue en effet une section de l’orée de la forêt de Meerdael.
La zone 3.2 est constituée d’une magnocariçaie et d’une roselière. La magnocariçaie est établie au fond de la prairie qui s’étend depuis les constructions de la chavée du Wé jusqu’à la Nethen. Elle se prolonge à l’ouest par une roselière à phragmite nitrophile.
Cette dernière présente des fragments de magnocariçaie et de prairie à reine des prés. Il conviendrait de donner à ce site un statut juridique qui garantisse une meilleure protection à cette zone : elle figure actuellement en zone agricole au Plan de secteur.
La Nethen a pu conserver un tracé et des caractéristiques naturelles sur ce tronçon. L’ancien vicinal bordé de talus arbustifs complète utilement le tableau, tout en protégeant le site des ruissellements venant des terrains agricoles pentus situés en bordure de toute la partie sud du site.
Plusieurs interventions humaines ont eu lieu sur l’ensemble du site et lui ont fait perdre une partie de sa qualité. Ainsi, des remblais ont eu lieu le long de la chavée du Wé lors de la construction des habitations; un réseau de drains a été constitué le long de la Nethen et des plantations de peupliers parfois déjà anciennes, voire d’épicéas, concourent à réduire l’humidité du sol.
Un plan global du site doit être envisagé, en concertation avec les propriétaires, la Commune de Beauvechain et la Région wallonne qui assure la gestion de la lisière de la forêt de Meerdael. Trois objectifs devraient y figurer :
· l’absence de replantation après l’exploitation des peupliers âgés, qui visera à conférer à ce fond de vallée un paysage à nouveau plus ouvert;
· le fauchage annuel des marais;
· la collaboration du gestionnaire de la Nethen, qui sera recherchée pour lui garantir le maintien de son tracé et de ses caractéristiques naturels.
Exception faite de la zone 3.1, l’entièreté du site ne bénéficie actuellement pas de la protection juridique suffisante. Au Plan de secteur son affectation est essentiellement agricole. La modification du Plan de secteur qui lui accorderait un statut de zone verte serait de nature à combler cette lacune, mais sa reconnaissance comme réserve naturelle ou l’octroi d’un statut de zone humide d’intérêt biologique serait préférable.
La sensibilisation des riverains visera en premier lieu les habitants de la chavée du Wé. Les agriculteurs pourront également être invités à participer à la protection du site, notamment en laissant à l’ancienne voie du vicinal jouer son rôle de zone-tampon vis-à-vis des vastes cultures qui descendent en pente légère vers le site. Ceci se révèle d’autant plus nécessaire que près du Moulin des Forges, un grand pré de fauche vient de faire place à une nouvelle culture de maïs.
Afin de limiter son impact éventuel, la station d’épuration qui figure comme option sur le Plan Général Communal d’Egouttage sera implantée le plus près possible de la rue de Hamme-Mille.
Le site du marais de Herculessalon (zone 3.4) (cfr. cartes n°23 et n°24)
Comme pour le site précédent, la zone centrale est insérée dans un ensemble plus vaste, parcouru par la Nethen. Il se trouve dans un complexe de peupleraies humides et de magnocariçaies, à l’ouest du domaine de Savenel. Il comprend plusieurs ensembles contigus, dont une magnocariçaie (zone 3.4) qui occupe une crique de sources et de suintements au bas d’un versant boisé de la forêt de Meerdael. Le sol y est spongieux, parcouru par des drains et des ruisselets.
On y trouve une vaste et remarquable station de laîches paniculées, sous la forme caractéristique de touffes bombées appelées touradons.
La laîche est accompagnée d’autres plantes typiques des milieux humides et quelques arbres issus des bois environnants apparaissent : peupliers, aulnes glutineux, frênes et saules marsaults.
En amont comme en aval de la zone centrale s’étendent des peupleraies. Les plus claires présentent en sous-bois un peuplement de roselières (c’est le cas juste en amont du camping), d’autres sont caractérisées par un accompagnement d’essences arborées multiples, adaptées à des terrains humides, comme l’aulne, le frêne et les saules. Cette mixité entraîne la présence de fourrés denses qui rehaussent nettement l’intérêt écologique de ces plantations. C’est le cas de la peupleraie située juste en amont de la zone centrale.
L’emplacement du site par rapport à la forêt de Meerdael lui garantit une certaine qualité des eaux qui le baignent.
Un statut juridique plus favorable sera recherché. En effet, le site est actuellement situé en zone d’espace vert.
Les propriétaires des terrains situés dans ce fond de la vallée de la Nethen seront conviés à participer à sa protection.
L’absence de nouvelles plantations permettrait au site de conserver ses caractéristiques. Le mode de gestion des populicultures qui bordent le site n’est pas défavorable à sa préservation. Sans modification de ce mode de gestion, l’évolution de ces plantations de peupliers ne sera pas de nature à lui porter atteinte.
Le cultivateur du champ situé au nord/est, entre l’orée de la forêt de Meerdael et le sentier, sera contacté pour être informé et pour lui proposer de participer à la conservation du site.
L’ancienne cressonnière de Sart (zones 4.1 et 4.2) (cfr. cartes n°25 et n°26)
Une ancienne cressonnière, composée de trois étangs, surplombe le Piétrebais au sud/ouest de Chapelle Saint-Laurent, à Sart. Le site, bien isolé dans une cuvette, est délimité par la rue du Fond du Moulin au nord, la rue du Petit Sart au sud et la rue du Grand Sart à l’est.
Les étangs sont maintenant entourés de saulaies (saules cendrés), aulnes glutineux,... avec lesquelles ils forment la zone 4.1 et qui confèrent au site un aspect plutôt forestier.
Juste à côté, les cartes anciennes indiquent la présence d’un ancien étang sur lequel s’est développée l’actuelle roselière (zone 4.2).
Au Plan de secteur, le site figure en zone agricole. Le Moulin de la Chapelle au bord de la rivière Piétrebais et les terrains aux alentours (dont les deux zones centrales) sont classés. Il n’en demeure pas moins souhaitable de voir une modification future du Plan de secteur lui octroyer une protection juridique plus appropriée.
La présence de cultures sur deux bordures du site nécessite le recours à la concertation avec les agriculteurs.
Si le fauchage de la roselière se justifie en vue de la régénérer, des choix devront être faits quant au mode de gestion de l’autre zone centrale. En effet, une alternative est possible :
· soit les actions seront centrées sur le réaménagement des trois étangs, et dans ce cas l’abattage d’arbres sera nécessaire, car ils leur portent ombrage et causent leur eutrophisation par leurs feuilles mortes qui s’y accumulent;
· soit on visera à conserver le caractère fermé du site et dans ce cas, l’intervention sera plus limitée.
Dans un cas comme dans l’autre, la réfection des berges de façon à leur donner une pente plus douce, sera de nature à favoriser la biodiversité.
La pose du collecteur le long de la rivière ne devrait pas porter préjudice au site dans la mesure où cette pose s’effectue bien sur la rive droite du cours d’eau.
La vallée du Lembais (zones 4.3 à 4.7) (cfr. cartes n°27 et n°28)
Le ruisseau du Lembais longe le village de Gottechain à l’ouest. Plusieurs sites ont été repris en zones centrales sur la carte du réseau écologique.
Au sud, les zones centrales 4.3, 4.4 et 4.5 sont contiguës. Il s’agit de deux roselières (zones 4.3 et 4.5) qui s’étendent dans une saulaie marécageuse touffue (zone 4.4). Celle-ci semble s’être développée naturellement au départ d’une vaste magnocariçaie ancienne. Des plages de laîches sont encore nombreuses en sous-bois, parfois sous la forme remarquable de touradons de laîche paniculée. Une autre caractéristique tend à laisser entrevoir des possibilités de maintien des caractéristiques du site : la présence de nombreuses sources de bonne qualité.
Au centre de la vallée, un étang est encore en grande partie sous eau. Ce beau plan d’eau, situé au bas de la rue des Ruhauts, est fort apprécié des batraciens qui s’y reproduisent en grand nombre. Il attire aussi les oiseaux aquatiques. Il offre des groupements végétaux aquatiques intéressants et assez étendus au nord dans sa partie exondée, notamment une magnocariçaie, une jonchaie et des plages de callitriches, de populages des marais et de renouées amphibies.
Au sud, l’étang est bordé d’une prairie humide à reine des prés fortement rudéralisée. Ils forment ensemble la zone 4.6.
Cet étang faisait partie jusqu’il y a peu d’un ensemble formé par une chaîne de trois étangs dont deux ont été asséchés et rudéralisés. Leurs cuvettes sont envahies d’orties et colonisées par des saules. Cette chaîne d’étangs est alimentée par un petit affluent du ruisseau du Lembais. La présence de vieux saules qui occupent les terrains situés entre les différents étangs a entraîné la « fermeture » progressive du site.
Le Plan de secteur reprend encore les trois étangs qui sont mentionnés comme plans d’eau en zone agricole.
Enfin, au nord de Gottechain, le long de la ruelle des Soupirs, une magnocariçaie (zone 4.7) paraît bien isolée au sein du réseau écologique. Elle n’est en effet en contact qu’avec la zone de liaison qui couvre une partie du village. Sa fragilité est renforcée du fait de sa localisation au fond d’une grande cuvette à proximité de cultures et d’une exploitation agricole. Sa rudéralisation accélérée n’est donc pas étonnante.
Juridiquement, les trois premières zones centrales, au sud de la vallée, ne bénéficient pas d’une reconnaissance adéquate : ils figurent en zone forestière au Plan de secteur. Ils ne figurent pas non plus dans la liste des sites de grand intérêt biologique de l’inventaire wallon. Ces deux lacunes mériteraient d’être comblées : le statut de réserve naturelle en zone d’espace vert ou en en zone forestière conviendrait certainement davantage ici.
On veillera à y maintenir l’alternance des milieux humides ouverts et fermés. La conservation des quatre bosquets de feuillus qui avoisinent ces zones centrales contribuera à renforcer la biodiversité de l’ensemble.
Le site est bordé à l’ouest par de vastes cultures et à l’est par des prairies. Des actions de sensibilisation et de concertation seront donc envisagées auprès des agriculteurs. Le ruisseau du Lembais traverse le site de part en part. Son épuration et son entretien par des méthodes douces seront des garanties supplémentaires pour la pérennité de l’intérêt de ce site.
L’assèchement et la rudéralisation sont les deux plus grandes menaces auxquelles est confrontée la zone 4.6. Il faudra veiller à maintenir le niveau d’eau de l’étang et à contrer l’envahissement de la prairie par les espèces végétales rudérales grâce à un fauchage régulier.
Dans la zone de développement au nord, on pourrait essayer de remettre sous eau les deux étangs asséchés.
Les vieux saules qui bordent les anciens étangs présentent un port remarquable et sont à protéger.
En vue de la révision du Plan de secteur, on optera pour sa réaffectation en zone d’espace vert en lieu et place de son affectation actuelle en zone agricole.
Cette zone est elle aussi bordée à l’ouest par de vastes cultures et à l’est par des prairies. Les premières sont probablement à l’origine de l’eutrophisation et de la rudéralisation du site. Le ruisseau, pollué par des rejets d’origine domestique en provenance des rues de Gottechain, participe à cette contamination. Les actions de sensibilisation et de concertation envisagées plus haut concerneront également cette zone.
Enfin, la peupleraie qui a été exploitée à proximité en 1995 a été placée en zone de développement en milieu ouvert car elle laisse aujourd’hui la place à une végétation herbacée, variée et typique de terrains humides (reine des prés, fleur de coucou, cirse maraîcher,...).
La sauvegarde de la zone 4.7 ne pourra se faire que dans l’optique de régénérer la vaste friche humide dont elle constitue l’extrémité est et qui s’étend tout le long de la ruelle des Soupirs jusqu’au carrefour de la rue Thomas Decock.
Deux sites qui ne comportent pas de zones centrales méritent néanmoins une mention particulière. Ils font l’objet d’une exploitation ou remplissent une fonction d’agrément. Ils ont dès lors été classés en zones de développement. Cependant, leur taille respective, ainsi que la diversité de milieux humides qu’ils offrent, ouverts ou fermés, en font des domaines dont la place dans le réseau écologique ne peut être négligée.
Une concertation avec les propriétaires de ces terrains permettra peut-être d’envisager avec eux de donner à ces sites une place plus importante encore au sein du réseau.
a. Le domaine de Savenel (Site 3B) (cfr. cartes n°23 et n°24)
En bordure, et surtout plus en aval de l’étang, s’étendent des prairies humides fauchées et pâturées qui sont marécageuses par endroits. Leur composition floristique est très variée avec la grande prêle, très abondante, la menthe aquatique, le jonc épars, diverses laîches, la reine des prés, l’angélique sauvage, le scirpe des bois, la glycérie aquatique, le lycope, la fleur de coucou,...
Ces prés de fauche humides présentent une étendue de 4 hectares et une homogénéité exceptionnelle. Ce sont les plus étendus de la commune et, à ce titre, ils méritent une attention toute particulière, d’autant plus urgente qu’en 1996 une partie d’entre eux a été mise en labour pour cultiver du maïs.
La pratique régulière de la mise en assec de l’étang favorise l’apparition momentanée d’une flore et d’une faune typiques de vasière. Il faut souhaiter que cet étang garde ses caractéristiques naturelles, même après les travaux de renforcement des berges qui doivent y être menés.
Une belle frênaie cultivée complète la diversité des milieux humides présents dans le domaine.
Sur les versants, les plantations présentent un mélange à base de chênes pédonculés, de mélèzes, de pins sylvestres et de hêtres.
La strate arbustive est souvent dominée par le cerisier tardif. La fougère aigle complète, au sol, cette diversité végétale.
L’ensemble du domaine est classé.
b. La vallée du Train en amont de Grez-Doiceau (site 4A) (cfr. carte n°29)
Immédiatement au sud du château de Grez-en-Piétrebais, on trouve une succession de biotopes variés, de part et d’autre du Train, s’échelonnant jusqu’à l’extrémité d’un bois situé au sud de l’ancienne carrière. Parmi ces biotopes, se trouvent deux parcs qui comptent plusieurs sources, de nombreux fossés remplis d’eau et de végétation aquatique, deux étangs de grande dimension et des zones marécageuses à l’est du Train.
L’étang situé au sud est en fait une ancienne carrière inondée. Les rives sont pour cette raison très abruptes, ce qui réduit les possibilités de colonisation par une végétation aquatique. Cela a justifié le classement du plan d’eau en zone de développement et non en zone centrale. Il présente une végétation rivulaire abondante et est entouré d’une zone boisée spontanée à base de frênes et d’érables.
L’ancienne carrière inondée aurait abrité des saulaies marécageuses qui ont actuellement disparu.
Au Plan de secteur, le site figure comme zone de parc avec une partie à vocation résidentielle.
L’ensemble du site est enclavé dans des zones d’habitat au nord et à l’est.
Des remblais et un réseau de drains ont visé à réduire le caractère humide du site et dans les deux parcs, les fonds humides font l’objet d’un entretien esthétique renforcé par des plantations à caractère horticole.
Les zones marécageuses, dans lesquelles se trouve encore un lambeau d’aulnaie trop réduite pour figurer parmi les zones centrales, abritaient également l’ancien verger du moulin. Ce dernier a été remplacé par une jeune plantation de peupliers.
Les landes sèches à bruyère sont essentiellement composées par la callune ou bruyère commune accompagnée par le myrtiller, la molinie, la canche flexueuse, la fétuque,... On verra parfois s’y former aussi de vastes peuplements de genêt à balais ou de fougère aigle. La molinie peut s’y trouver en plages plus ou moins dispersées. Dans leur état typique, les bruyères sont dépourvues d’arbustes et de buissons.
Les sols sableux sont de qualité très médiocre pour la culture, étant très perméables et pauvres en matière nutritive. Ils ont souvent été défrichés par le brûlage et cultivés sans apport d’engrais. Exposés sans protection aux intempéries, ces sols se sont rapidement dégradés par lessivage et érosion. Après quelques années d’exploitation, ils sont devenus stériles et acides. La culture y fut alors abandonnée. La végétation spontanée qui s’installa alors sur le terrain fut livrée au pâturage extensif des troupeaux avec ça et là de petites cultures éphémères installées par la technique de l’essartage qui consiste à défricher en brûlant la végétation sur place. Ce traitement du sol a entraîné la constitution des landes à bruyère qui vont occuper progressivement des surfaces de plus en plus vastes dans le Brabant partout où affleure le sable Bruxellien. Ces landes ont donné naissance à de nombreux lieux-dits comprenant les mots « bruyères » ou « heide » figurant encore sur les cartes actuelles : Bruyère Saint-Job, Bruyère Abbée, Les Bruyères (Chaumont-Gistoux),...
Il y a trente ou quarante ans, de nombreuses bruyères étaient encore présentes. Il y a quinze ans, les Amis du Parc de la Dyle signalaient déjà la disparition progressive des bruyères et la présence encore, ça et là, de quelques lambeaux situés en périphérie des terres limoneuses des plateaux : sur le versant boisé de Pécrot, au lieu-dit Bruyère Abbée, dans le bois Saint-Bernard à Archennes, dans le bois de Bercuit, le bois de Beausart, le bois des Vallées,...
Il faut dire qu’avec l’arrêt des pratiques pastorales, les landes se sont petit à petit boisées naturellement, ou bien ont été boisées massivement par plantations, ou bien encore ont subi l’urbanisation des versants (notamment à Pécrot). Sans protection ni intervention, les dernières bruyères de Grez-Doiceau sont vouées à disparaître à brève échéance.
Dans la plupart des sites visités dans le cadre de cette étude, et à fortiori lorsque la bruyère est exiguë et entourée de bois, elle est progressivement envahie d’arbustes tels le pin sylvestre, le peuplier tremble, le bouleau verruqueux, le sorbier des oiseleurs, le châtaignier, l’érable mais aussi de jeunes chênes et hêtres qui annoncent le retour définitif vers la forêt. Tout au plus, retrouve-t-on quelques touffes de callune sous le couvert arboré ou les espaces plus éclairés qui témoignent aussi de la présence ancienne de bruyères.
Ailleurs, si la bruyère conserve son caractère de milieu ouvert, elle connaît néanmoins une autre forme de dégradation progressive : l’envahissement pas la molinie, la canche flexueuse ou la fougère aigle provoque un appauvrissement significatif de ces biotopes. C’est notamment le cas au sud du Bercuit (zone 5.1).
Enfin, certains sites à bruyère font l’objet de plantations forestières qui entraîneront leur disparition à terme. Ainsi, récemment, deux bruyères ont été plantées de feuillus mixtes adaptés au sol acide, à la Verte Voie et au sud de la route Pécrot-Nethen.
Les vérifications effectuées sur le terrain ne nous ont permis de reprendre que 5 sites de bruyères qui ont suffisamment conservé leurs caractéristiques spécifiques pour être classés en zones centrales. Deux d’entre eux, situés dans le bois du Bercuit, sont encore d’assez grande dimension (zone 5.1 et 5.2). L’une est située en zone forestière (zone 5.1), alors que l’autre se retrouve dans les limites du parc résidentiel, rue des Claires Collines (zone 5.2). Pour celle-ci, on a relevé également la présence de molinie et de myrtillers, avec un début de reboisement par le bouleau verruqueux et le chêne pédonculé.
Trois autres sites, plus petits, ont été repris sur la carte du réseau écologique (zones 2.1, 2.2 et 2.3). Ils sont éparpillés sur le versant boisé entre Florival et Pécrot, dans des jardins privés.
Il est possible que d’autres stations de bruyère de cette taille subsistent encore, sans que nous les ayons repérées lors de cet inventaire. Une action qui viserait à assurer la sauvegarde des dernières bruyères de Grez-Doiceau devrait donc poursuivre les recherches de tels sites.
Les mesures juridiques à entreprendre pour garantir l’attention particulière que réclament les zones de bruyères varieront en fonction de la localisation de chacun des sites : zone forestière, zone de parc résidentiel, jardin privé,...
La pâturage par des ovins semble inadéquat à réaliser ici, vu les trop faibles surfaces concernées et la dispersion des derniers fragments de landes à bruyère. Il faudra donc s’orienter vers des techniques d’entretien comme le fauchage et éventuellement le brûlage très localisé des molinies et des fougères envahissantes. L’étrépage peut être envisagé au cas où la bruyère est fort dégradée et en vue d’en assurer la régénérescence.
Le contrôle des arbres par abattage reste une priorité dans la gestion des sites à bruyères.
Certaines zones à bruyère signalées par Dethioux (1959) et les Amis du Parc de la Dyle (1980) et actuellement boisées, pourraient retrouver, après la coupe forestière, leur caractère de landes à bruyère. Si telle était la volonté des gestionnaires, il convient bien sûr de ne plus replanter sur les sites exploités, de suivre l’évolution du repeuplement naturel et, si nécessaire, de favoriser la dominance de la bruyère et des autres plantes associées. Ainsi en est-il de la zone de développement en milieu ouvert (en jaune sur la carte du réseau écologique) située le long de la rue des Claires Collines (au nord de la zone 5.2) et une autre située au nord du terrain de football d’Archennes.
4.4.3. L’ancienne sablière de Nethen (zone 3.3) (cfr. cartes n°23 et n°24)
Cette ancienne sablière a été creusée dans le versant abrupt de la rive droite de la Nethen. D’une superficie de 2 hectares, cette carrière comprend actuellement plusieurs parties dont l’intérêt varie.
Le fond de la sablière (dont l’accès est fermé par une barrière) a été remblayé il y a quelques années au moins par des terres et des déchets inertes; des dépôts se font encore actuellement.
Ensuite, on observe des talus élevés (15 m de haut) qui se sont boisés spontanément. La partie la plus récente de l’ancien front de taille, plus ou moins éboulée et orientée au sud/ouest reste, elle, peu arborée.
Le replat dominant, au nord du site, est la partie la plus récente du front de taille. Il est traversé par un sentier bien distinct au départ (Tienne Vincent), mais peu apparent sur le replat même. Ce replat est séparé des champs par une étroite bande arborée.
Enfin, un talus de sable meuble, donnant sur la Tienne Vincent qui longe le site vers le sud/est, reste peu colonisé par la végétation.
Sur la falaise la plus récente, à l’endroit où le sable est apparent, poussent de jeunes arbres (robinier faux-acacia, bouleau verruqueux, pin sylvestre, saule marsault, chêne, cerisier tardif...) ainsi que la bruyère commune.
La partie constituée par le replat et le petit talus qui domine le bord de la route est la plus intéressante du point de vue botanique. On y trouve une végétation discontinue de pelouse sur sol siliceux sec, avec des graminées pionnières telles que la canche printanière, divers agrostis, la canche flexueuse, le pied d’oiseau délicat, la jasione des montagnes,...
Ce biotope très peu commun abrite des populations d’insectes très divers et parfois rares qui ont fait l’objet d’inventaire par la Région wallonne. Récemment, on a ainsi pu localiser un site de nidification très important (plus de 1500 nids) pour les hyménoptères aculéates nichant dans les sols sableux, notamment l’abeille colletes cunicularius.
Les parties sud et est du site sont voisines de maisons; au nord/est s’étendent des champs vers la ferme de la Trace; au nord et à l’ouest se trouvent des pinèdes.
L’ancienne sablière de Nethen figure au sein d’une zone d’habitat à caractère rural au Plan de secteur. Afin d’en préserver l’intérêt écologique, mais aussi pour maintenir le point de vue que l’on peut découvrir du haut de la sablière, il conviendrait de prévoir une zone non aedificandi à cet endroit.
Les autres menaces actuelles sont le piétinement et les détériorations dues à la forte fréquentation du site, l’apport de déchets et le boisement naturel. Le replat est parcouru par des promeneurs et aussi par des VTT et des motos, qui n’empruntent pas toujours le sentier assez peu distinct. Ce sentier rejoint, de l’autre côté du site, un autre sentier, dans la pinède voisine.
Les riverains semblent avoir l’habitude de venir déposer leurs déchets de jardin.
Il est primordial d’envisager la conservation de la végétation des pelouses sur sol siliceux sec et de l’entomofaune, surtout les hyménoptères fouisseurs, inféodée au milieu sableux.
Le sentier traversant le replat, s’il ne peut être supprimé, devrait être mieux délimité, pour que les promeneurs et les véhicules ne piétinent pas la végétation caractéristique, les nids d’hyménoptères et les terriers de cicindèles.
Un plan de gestion approprié devrait prévoir le maintien de la végétation ouverte de type lande à bruyère sur les pentes et le replat sommital, le contrôle du boisement naturel, la réhabilitation du fond de la carrière à des fins de conservation de la nature, c’est-à-dire par le recouvrement de la friche rudérale par une nouvelle couche de sable, et évidemment l’interruption des dépôts de déchets.
4.5. Les zones de développement (zones boisées)
Les quelques zones de développement en milieu ouvert ont déjà été examinées dans le cadre de la description des sites regroupant les zones centrales. Elles font l’objet d’une exploitation qui justifie leur classement en zones de développement. Des propositions ont été formulées visant à parvenir à classer, à terme, ces zones parmi les zones centrales :
· roselière récemment plantée de peupliers et conservant donc à ce jour son aspect « ouvert »;
· plan d’eau aux berges naturelles mais faisant l’objet d’une exploitation piscicole extensive;
· lambeau de bruyère envahis par les arbres;
· prairie humide abandonnée évoluant vers un état de friche.
Le présent chapitre ne traitera que des zones de développement en milieu fermé, c’est-à-dire des bois, feuillus et pinèdes. En effet, ils présentent d’une part un grand intérêt biologique et d’autre part font l’objet d’une exploitation sylvicole. Ils réunissent donc les critères pour figurer parmi les zones de développement dans lesquelles il convient, au minimum, de conserver les caractéristiques naturelles actuelles et, au mieux, de modifier les pratiques de gestion afin d’y favoriser la vie sauvage sans mettre en cause leur fonction économique.
Les forêts sur les sols les plus pauvres sont regroupées sous le qualificatif « acidophiles ». La plupart sont traitées en futaie mixte avec la dominance du hêtre, du chêne pédonculé ou du chêne sessile. Dans la hêtraie acidophile, c’est le hêtre qui domine. Dans la chênaie acidophile, le faciès sylvicole, à base de chêne, est plutôt lié au taillis.
Dans la strate arborée inférieure, les essences suivantes sont généralement présentes : le bouleau verruqueux, le peuplier tremble, le sorbier des oiseleurs, le cerisier tardif, le châtaignier,... En sous-bois, on observe des plantes héliophiles : la canche fluxueuse, la houlque molle, la molinie, la fougère aigle, le houx, la luzule des bois, les ronces,...
Ce cortège floristique est moins développé sous les peuplements de hêtres car ceux-ci forment un dôme plus compact qui filtre davantage la lumière. La chênaie acidophile va donc accueillir quelques essences supplémentaires tel le frêne, l’érable sycomore, le merisier, le charme ou le noisetier.
Sur les sols plus riches, on retrouve les mêmes groupements mais sous le qualificatif de « à humus doux ». Le hêtres domine dans la hêtraie, traitée en futaie; le chêne et le charme dominent dans la chênaie-charmaie, traitée en taillis ou en taillis sous futaie. Les espèces ligneuses accompagnatrices sont le charme, le noisetier, l’érable sycomore, l’érable plane, le frêne commun, le merisier, le cornouiller sanguin, la viorne obier, les aubépines, le fusain,... Dans ces forêts, une phase printanière entraîne l’apparition d’un cortège de fleurs : l’anémone sylvie, la ficaire fausse-renoncule, le gouet tacheté, la jonquille, l’ail des ours, la primevère élevée,... En été, ce sont le lamier jaune, le millet étalé, le sceau de Salomon, la violette des bois, la fougère mâle,... qui caractérisent le sous-bois.
Les milieux forestiers semi-naturels constituent de manière générale les écosystèmes les plus diversifiés. Même si les arbres forment l’élément structurel fondamental de la forêt, ils sont loin d’en représenter la biodiversité totale. En effet, chaque espèce d’arbre ou d’arbuste développe à elle seule un microcosme et possède une flore et une faune associée plus ou moins abondante et variée qui exploite le bois, l’écorce, les racines, les bourgeons, les feuilles, la sève, les fleurs, les fruits,... A cet égard, les saules, les chênes et les bouleaux indigènes figurent parmi les espèces qui possèdent la plus riche faune consommatrice de végétaux associée, devant les tilleuls, les érables et le charme.
Dans une forêt naturelle non exploitée, le bois mort peut représenter 10 à 30% de la masse organique totale. Or, certaines études montrent que près de 20% de la faune forestière dépend du bois mort pour se nourrir et se reproduire.
Les sols forestiers constituent également des réservoirs de biodiversité. La dégradation et la minéralisation de la litière sont assurées par de nombreux organismes trop souvent négligés et leur cortège de prédateurs (bactéries, champignons, protistes, vers de terre, myriapodes, carabidés, arachnides,...).
Si on se limite à la diversité des espèces animales forestières, on constate que pour les 167 oiseaux, 60 mammifères, 7 reptiles et 14 batraciens se reproduisant en Wallonie, on trouve en forêt 75 oiseaux, 32 mammifères, 4 reptiles et 8 batraciens, soit 119 espèces différentes. Pour les végétaux vasculaires, 355 espèces sont forestières sur les 1240 recensées en Wallonie. A titre d’exemple, beaucoup d’oiseaux trouvent dans les arbres nourriture, lieu de repos, de refuge et/ou de nidification. Selon le mode de vie spécifique, c’est telle ou telle partie de l’arbre qui est exploitée : le fût par les pics, le grimpereau, la sittelle; le feuillage par les mésanges, le pinson, le geai, les fauvettes ; d’autres oiseaux s’installeront préférentiellement dans les arbustes et à proximité du sol: le merle, le rouge-gorge, le troglodyte, les pouillots,...
En fonction des particularités propres à chaque essence forestière (microclimats, ressources alimentaires, cavités, perchoirs, postes de chant,...), ce sont tels ou tels arbres, résineux ou feuillus, tels étages, arborés, arbustifs ou herbacés, qui sont recherchés. Ces particularités évoluent avec l’âge et la densité du peuplement forestier, mais aussi selon les coupes effectuées dans le cadre de la gestion sylvicole.
Un étagement vertical de la végétation, une juxtaposition horizontale de groupements végétaux différents accroissent le nombre d’espèces animales pouvant vivre sur une surface boisée donnée. C’est pourquoi une futaie d’âges multiples et/ou une forêt mélangée sont plus riches qu’une futaie équienne et/ou une forêt mono-spécifique.
Par ailleurs, dans de vastes étendues boisées, il peut exister localement des microbiotopes, souvent du fait du relief plus accentué sous forêt qu’en fond de vallée ou qu’en terrains cultivés sur les plateaux. Ces nouvelles conditions du milieu participent au renforcement de la biodiversité des zones boisées. Une visite du site du Bercuit dans le cadre de cette étude a notamment permis de relever la présence de zones boisées à suintements avec des plages de laîches pendantes, laîches espacées, laîches des boiset la présence d’ornières sous eau dans les chemins forestiers qui sont propices à la présence de batraciens, surtout les tritons.
La forêt et ses lisières constituent par ailleurs souvent un refuge et un lieu de reproduction pour de nombreuses espèces végétales et animales qui ne sont pas exclusivement forestières.
La forêt a aussi une importance primordiale dans la préservation des ressources hydrologiques. Au niveau des sources, des ruisseaux et des rivières, la forêt joue un rôle protecteur : on observe systématiquement que les tronçons des rivières traversant les massifs forestiers feuillus sont de bonne qualité.
En 1970, 16% du territoire de Grez-Doiceau était boisé, pour une moyenne de 9% pour le Brabant wallon. Cela représentait donc environ un septième du territoire total, soit un peu plus de 900 hectares. Depuis, la situation n’a connu que très peu de modifications.
Le boisement joue donc une rôle de premier plan dans la formation des paysages par sa localisation traditionnelle sur les versants ou sur les crêtes, selon les cas, mais aussi en boqueteaux, isolés sur les plateaux de cultures.
Les zones boisées de Grez-Doiceau se répartissent surtout en chênaies et en hêtraies, pures ou en mélanges.
Les chênaies sont pour la plupart de type acidophile; leur structure reflète l’action humaine comme en témoigne la présence fréquente de feuillus exotiques (chêne d’Amérique, robinier faux-acacia,...). On en rencontre partout (Laurensart, Beaumont, Verte Voie, massif sud du Bercuit, forêt de Meerdael,...).
Quant aux chênaies à humus doux, elles sont plus localisées. De grandes étendues du bois de Beausart sont concernées, ainsi que des parties de la forêt de Meerdael, du bois de la Hocaille et de la Verte Voie.
Les hêtraies, relativement rares sur le territoire communal, sont en général pures. Elles peuvent se développer sur des sols pauvres de faible niveau trophique comme dans le bois de Laurensart et dans le massif nord du Bercuit.
Les zones boisées de Grez-Doiceau d’une étendue supérieure à 3 hectares se rencontrent le plus souvent sur les sols légers et/ou à relief accentué (pentes supérieures à 8%). Le plus souvent, il s’agit de bois exploités à des fins sylvicoles au moyen de plantations d’une ou de plusieurs essences donc les qualités sylvicoles sont éprouvées. Selon l’intensité des pratiques sylvicoles, ces plantations laisseront un part plus ou moins grande aux espèces indigènes qu’on retrouve dans les forêts semi-naturelles.
Sur sol très sableux, on rencontre fréquemment des plantations de conifères : mélèzes, épicéas et pins peuvent en effet être mieux adaptés que la plupart des feuillus sur certains sols de pente.
La grande majorité des parcelles à Grez-Doiceau sont des pinèdes de dimensions limitées. On y trouve le plus souvent des pins sylvestres et plus rarement des pins noirs. C’est notamment le cas dans le bois de Beausart, dans le bois de Linsmeau, le bois de la Hocaille et le bois de Hèze. Le bois de Beaumont constitue à cet égard une exception : le pin y domine sur plusieurs dizaines d’hectares.
A Grez-Doiceau, la monoculture de l’épicéa reste peu répandue. Les plantations de pin sylvestre, plus nombreuses, offrent après les premières éclaircies, la possibilité de voir se développer une strate arbustive et herbacée relativement dense, ce qui n’est pas le cas dans les pessières. Du fait du caractère strictement héliophile du pin sylvestre, le sylviculteur réduit la densité du peuplement, ce qui accroît dès 40 ans la quantité de lumière atteignant le sous-bois. Dans la majorité des endroits, sur substrat acide, la fougère aigle, qui demande un bon ensoleillement, peut alors se développer au détriment de tout autre végétation herbacée ou ligneuse. Cette nouvelle strate naturelle, homogène présente un caractère envahissant : ces fougères se développent jusqu’à atteindre 2 mètres de hauteur, inhibant ainsi l’apparition des essences arbustives et donc d’une stratification végétale supplémentaire. Ce phénomène peut d’ailleurs être également constaté dans les chênaies, étant donné le caractère également héliophile du chêne. Ce sont cependant dans ces champs de fougères que les mammifères pourront trouver un refuge apprécié.
Notons aussi que l’avifaune des résineux comporte également des espèces typiques (la mésange huppée et, dans une moindre mesure, la mésange noire, le bec-croisé des sapins, le bouvreuil pivoine, le roitelet huppé,...).
Étant donné la richesse écologique des pinèdes et du fait de leur enclavement au sein de massifs de feuillus, nous avons considéré les pinèdes comme zones de développement au même titre que les chênaies et les hêtraies. Une exception doit être signalée : dans le bois de Beausart, un vaste peuplement de pins a été classé parmi les zones de liaison. Ce peuplement est encore jeune et la forte densité des plants ne permet pas le développement de différentes strates végétales sous-jacentes.
Sur sol moins filtrant, on retrouve ces mêmes conifères, mais également des plantations de chênes d’Amérique et accessoirement de hêtres (c’est le cas à « Les Monts », à Archennes et dans le bois de la Hocaille à Pécrot).
Sur sol plus profond dont la texture et le régime hydrique sont plus favorables, souvent dans la zone de transition entre les terres cultivées des plateaux et les bois sablonneux, on rencontre des plantations de peupliers, de mélèzes ou d’épicéas (aux abords des bois de Beausart, de Linsmeau et de la Hocaille).
Sur sol limoneux, on rencontre rarement des plantations mono-spécifques, mais plutôt un taillis sous futaie ou de la futaie pure dont les espèces dominantes sont le hêtre, le chêne d’Amérique et le châtaignier, avec une proportion croissante de chênes indigènes, d’érables et parfois de frênes ou de merisiers, lorsque la qualité du sol s’améliore.
Les plus vastes futaies actuelles de Grez-Doiceau ont toutes été plantées au siècle passé. On les rencontre principalement dans les Bois de Laurensart et de Beausart. A l’opposé, un développement spontané du taillis peut se rencontrer dans certains endroits. Le type de végétation ligneuse dépend alors des propriétés du sol : le sol sableux se couvre de pruniers de Virginie, de bouleaux et de chênes. Dans la mesure où les sols sont plus lourds, on voit apparaître le châtaignier, le chêne d’Amérique et le hêtre, puis, l’érable, le frêne, le merisier et le chêne indigène qui se maintient en toute station.
En ce qui concerne l’avifaune, plus de 80 espèces d’oiseaux ont déjà été observées dans les contreforts boisés et habités de Pécrot. On y trouve des oiseaux ubiquistes et bien sûr des espèces forestières dont les plus remarquables sont les rapaces diurnes et nocturnes ainsi que le pic noir et la bécasse des bois.
Dans les zones cultivées, on observe ça et là des bosquets d’environ un hectare installés sur des sols limoneux ou des lentilles argileuses et sableuses disséminées dans le paysage. Ces bosquets sont généralement exploités intensivement en peupliers, en épicéas ou en pins. De rares parcelles sont plantées de feuillus (frênes, merisiers, érables). Ces bosquets constituent des refuges pour la faune et la flore. Ce sont des terrains de chasse la plupart du temps soigneusement entretenus. Le Petit Bois, les bois du Trou au Colon et du Paradis en sont quelques exemples.
La forêt de Meerdael, avec ses 1355 hectares, constitue un des derniers grands massifs forestiers de la région brabançonne. Malgré ses transformations suite à l’influence prononcée de l’Homme au cours des siècles, elle abrite encore une flore représentative de cette région. Son intérêt écologique a motivé son classement intégral.
La forêt comporte essentiellement des chênaies mélangées à humus doux et des chênaies silicicoles. Les plantations qui ont été effectuées sont surtout de conifères (pins sylvestres, épicéas et mélèzes).
C. Les menaces et les atteintes dans les zones boisées
La colonisation des versants boisés de la Dyle s’est faite progressivement par l’urbanisation du bois du Parc et du bois des Trois Chênes à Pécrot, celle de la Verte Voie à Florival, celle du bois de La Motte à Archennes.
Le promontoire de Biez-Hèze constitue un autre exemple de ce phénomène. Enfin, le lotissement d’une grande partie du bois du Bercuit complète la liste des principales réductions de la superficie boisée à Grez-Doiceau depuis 1970.
Du point de vue paysager, la physionomie du territoire n’a peut-être pas été fondamentalement remise en cause, mais la valeur écologique et l’utilité sociale de ces massifs ont été réduites, notamment par découpage en parcelles privées, souvent accompagnée de la suppression de chemins. Seul Nethen a pu conserver son patrimoine forestier intact, dont une partie est d’ailleurs classée.
C’est l’intensification de la sylviculture qui constitue la principale menace sur l’écosystème « forêt » et plus particulièrement la nécessité de devoir assurer un équilibre financier de la gestion. A cet égard, la monoculture de résineux et de peupliers va précisément dans le sens d’un appauvrissement de l’écosystème « forêt ». A Grez-Doiceau, les coupes effectuées dans les anciennes futaies ont été, jusqu’il y a peu replantées presque systématiquement d’essences à croissance rapide, comme le chêne d’Amérique et le mélèze. Le peuplier quant à lui se retrouve régulièrement sur d’anciennes parcelles agricoles, situées à l’orée des bois. Actuellement, on assiste également à des replantations feuillues mixtes de frênes, de merisiers, de chênes,... qui participent à la reconstitution des zones de développement.
L’intensité et les modes d’exploitation forestière ont évolué au cours du temps. La forêt actuelle présente par rapport à la forêt naturelle d’origine, quelques caractéristiques fondamentales qui sont reprises ci-dessous.
· Certaines espèces animales et végétales liées aux vieux arbres dépérissants et au bois mort ont régressé (champignons, coléoptères,...). En effet, dans la mesure où une part importante est exportée en cours d’exploitation, le bois mort se limite aux souches et au bois de faible diamètre.
· En règle général, le sylviculteur a tendance à sélectionner une ou quelques espèces qu’il privilégie au détriment des autres, que sont les essences à bois blanc (bouleau, peuplier tremble, saule, ...). Or, ces espèces abritent un nombre considérable d’organismes vivants spécifiques, notamment des invertébrés consommateurs de feuilles, de bois et de bois mort.
· Les techniques sylvicoles simplifient la structure des peuplements en réduisant le nombre de stades afin que les arbres puissent être récoltés lorsqu’ils ont atteint ensemble un âge, une taille ou un volume déterminé.
· L’introduction des résineux modifie l’écosystème forestier de manière plus profonde. En effet, ces plantations sont souvent effectuées en vue de valoriser les terrains plus marginaux qui peuvent correspondre par ailleurs à des milieux d’une grande richesse écologique. Les landes à bruyère en sont un exemple, de même que les forêts feuillues hygrophiles.
· Les travaux réalisés dans le cadre de l’exploitation forestière peuvent également avoir un impact sur l’écosystème forestier. Le débardage peut ainsi constituer une cause importante de destruction : stockage des grumes dans des parcelles de grand intérêt biologique, destruction de la litière, compactage des sols, destruction des pontes de batraciens, pollution par les hydrocarbures. Par ailleurs, les nouvelles techniques de traitement du bois ont rendu possible l’exploitation des arbres pendant la période de végétation qui coïncide avec la période de reproduction de la plupart des espèces animales. Les travaux réalisés à cette époque de l’année sont donc plus préjudiciables pour la faune. Localement, les travaux de drainage, l’amendement du sol, la modification des conditions d’éclairement et l’apport de litière nouvelle constituent autant de facteurs perturbants pour la végétation herbacée naturelle en place et les espèces qui en dépendent.
L’augmentation de la population à Grez-Doiceau, de même que le développement de certaines activités de loisir, accentue les perturbations auxquelles sont confrontées les espèces des milieux boisés. La pratique de la moto « verte » et du 4X4 est la plus dommageable, car elle trouble la quiétude du bois sur une grande surface. Les véhicules motorisés provoquent l’orniérage des chemins. Ces derniers sont ainsi rendus plus difficilement praticables pour les autres utilisateurs de la forêt et leur remise en ordre occasionne des frais parfois élevés. De plus, s’ils quittent les chemins, ils détruisent la végétation et les sols (tassement du sol et perturbation de la faune du sol).
La grande majorité des zones boisées de Grez-Doiceau sont des propriétés privées (près de 90% de leur superficie totale). Elles sont donc en général interdites au public. Elles constituent des territoires de chasses dans lesquels les propriétaires veulent assurer la quiétude du gibier. Des précautions doivent être renforcées en période de chasse. La crainte des dégâts que peuvent occasionner les promeneurs : résidus de pique-nique, dégâts aux plantations,... constitue, chez les propriétaires, une autre raison de réticence.
Par ailleurs, sous prétexte de concurrence de la part des renards, des belettes,... le piégeage, l’empoisonnement ou la destruction directe des petits carnassiers semblent être encore pratiqués. Ils mettent en évidence la méconnaissance de l’intérêt de ces animaux dans l’équilibre écologique des populations.
Plusieurs sortes d’interventions humaines en forêt sont de nature à augmenter la diversité des niches écologiques : la création de clairières, gagnages, prés, étangs, coupe-feu,... enrichit la forêt en milieux.
Mais en tout état de cause, c’est l’assurance d’une rentabilité suffisante des propriétés forestières qui constitue une garantie de la pérennité de l’exploitation de la forêt, et donc de sa survie.
4.6. Description des zones de liaison et des éléments linéaires du maillage écologique
Les zones humides et les zones boisées concentrent l’essentiel des zones centrales et des zones de développement du réseau écologique de Grez-Doiceau. La carte du réseau écologique comporte également des zones de liaison, ainsi que certains éléments linéaires du maillage écologique.
Lorsque les éléments ponctuels du maillage (bosquets, haies, talus d’érosion arborés, chemins creux, berges de cours d’eau, alignements d’arbres, friches, vergers hautes tiges, mares et étangs,...) constituent un ensemble trop dense pour figurer de façon suffisamment lisible sur la carte, cette présence est synthétisée par une zone de liaison.
Par définition, la zone de liaison relie entre elles des zones écologiquement plus riches (zones centrales ou zones de développement). Différentes activités peuvent coexister dans ces zones de liaison: habitat, production sylvicole, agrément, activités agricoles,... En ce qui concerne ces dernières, nous n’avons pris en considération que les pâtures, car les terres de culture sont écologiquement très pauvres.
A Grez-Doiceau, il y a essentiellement trois types de zones de liaison :
· les espaces ruraux faiblement habités;
· les espaces habités intégrés dans un cadre « vert »;
· les parcs.
L’ensemble des zones de liaison identifiées couvre à lui seul une superficie aussi étendue que l’ensemble des zones de développement. Il s’agit de :
1. des espaces ruraux faiblement habités :
- la vallée du Train entre Bonlez et Grez-Doiceau
- une partie des villages d’Archennes, de Bossut, de Gottechain, de Biez, de Sart et de Nethen
2. les lotissements intégrés dans un cadre « vert » :
- le lotissement du Val Vert et celui du Val d’Or, à Pécrot
- le lotissement du Bercuit, y compris le terrain de golf
- le lotissement des 12 Bonniers à Nethen et ses extensions
- le lotissement d’Archennes, au nord de la gare
- le parc boisé du château de la Fresnaye à Guertechin
- le parc du château de Laurensart, avec ses douves et ses grands arbres
- le parc boisé du château Savenel, ancien couvent des Carmes, avec ses
pâtures à l’orée de la forêt de Meerdael, et traversé par la Nethen
- l’ensemble formé par le parc du château de Grez-en-Piétrebais, ses douves et ses fossés inondés et le parc situé à l’est de Grez-Doiceau
- le parc boisé du château du Bercuit, y compris les récentes plantations de peupliers
- le parc du château d’Archennes, avec ses étangs, ses arbres séculaires, et
- la place arborée de l’église de Nethen au centre de laquelle se trouve la
- le parc boisé de l’ancienne abbaye de Florival.
Lorsque des éléments linéaires du maillage jouent (ou pourraient jouer) un rôle important dans le réseau écologique sans être intégrés dans un ensemble d’éléments suffisamment dense pour être synthétisé sous forme de zone de liaison, ils apparaissent individuellement. Il peut s’agir de haies, de chemins creux, d’alignements d’arbres, de bords de routes et de rivières, le talus de la voie ferrée. Les éléments les plus importants ont été repris sur la carte au 1/10.000e du réseau écologique.
Reliant le plateau limoneux aux vallées, les chemins creux ont été creusés par les eaux de ruissellement qui, profitant d’un tracé parallèle à la pente, s’écoulent vers la rivière. Leur profondeur s’accroît du plateau vers la vallée. Elle peut atteindre 10 mètres. Elle est proportionnelle à la longueur du chemin. Pour autant qu’ils soient suffisamment longs et profonds, les versants des chemins creux sont couverts d’une végétation ligneuse très abondante, avec, dans les meilleurs cas, un double étage de taillis et d’arbres de gros diamètre. Les chemins creux constituent de la sorte un ensemble de biotopes particulièrement riches s’étendant dans les zones de plateaux intensément cultivées. Sur la carte du réseau écologique au 1/10.000e apparaît notamment une succession d’une dizaine de chemins creux de grand intérêt et de longueur appréciable. Ils partent du sud du village de Nethen et s’élèvent vers le plateau.
Parmi les plus remarquables chemins creux de Grez-Doiceau, la chavée du Champ de Bossut et le chemin qui descend au nord du bois de Haquedeau vers Piétrebais sont certainement à épingler.
Plusieurs chemins creux se prolongent dans des massifs boisés dont ils améliorent ainsi localement la biodiversité en assurant la présence de plusieurs étages de végétation, ou plus simplement, par le microrelief spécifique. C’est par exemple le cas dans le massif nord du bois de Laurensart, dans le bois du Long-Tienne ou le long de l’enceinte du domaine de Savenel, ou encore en face de la gare de Florival vers le plateau de la Malaise.
La haie est une composante habituelle des paysages champêtres. La composition, la structure et la taille des haies varient fortement en fonction de la tradition de la région où elles se situent. Il n’existe donc pas un mais des types de haies, en fonction de la nature et de l’occupation des sols. On peut retrouver des haies basses, taillées ou libres, des haies spontanées, des haies brise-vent, des bandes boisées, des alignements à un ou deux rangs, des arbres isolés et des réseaux bocagers.
Le rôle écologique des haies n’est plus à démontrer. Elles abritent une flore et une faune diversifiées et cela d’autant plus lorsque la haie est libre, c’est-à-dire lorsque sa croissance n’est pas entravée, ce qui permet une floraison et une fructification des végétaux qui la composent. De plus, une haie qui présente plusieurs étages de végétation (arbres, arbustes, buissons, fleurs,...) est plus attractive pour la faune.
On peut remarquer que l’ancien vicinal présente quelques tronçons particulièrement intéressants, bordés de haies souvent situées dans un milieu écologiquement plus pauvre, notamment les plateaux cultivés. C’est le cas de tronçons entre Hamme-Mille et Nethen et au nord de la chapelle du Chêneau vers Longueville, ainsi qu’au pied de la butte de Biez.
Si les axes routiers exercent un effet néfaste sur les milieux traversés (pollutions, morcellement des territoires, mortalité animale,...), les bords de route peuvent toutefois présenter une multiplicité d’habitats particulièrement propices à la biodiversité. Ils constituent des espaces marginaux où les espèces tant animales que végétales sont soustraites au système de production économique. Ces milieux peuvent jouer un rôle de refuge pour ces espèces : ils deviennent alors des milieux de substitution.
La configuration des espaces verts associés aux voies de transport routier ou ferroviaire peut également favoriser les migrations linéaires.
La flore présente au bord de la route est fonction des spécificités locales du type de sol, de l’humidité du sol, de la pente et de l’orientation, mais également de la diversité des milieux traversés par la route (bois, champs, pâtures). Le type de végétation dépend aussi de la gestion qui est appliquée aux bords des routes, à savoir la fréquence des fauchages et les dates de fauchage. La proximité éventuelle de terres cultivées qui accumulent parfois engrais et pesticides sur le bord de la route et l’ancienneté de l’accotement influencent aussi la biodiversité des bords de routes.
Les contraintes d’entretien classique liées à la route et à la sécurité des usagers sont plus fortes sur les accotements immédiats. En dehors des abords immédiats de la route, les contraintes faiblissent et des considérations paysagères et biologiques peuvent être prises en compte pour réaliser un entretien différent.
En milieu rural, les berges des cours d’eau jouent également un rôle essentiel dans le maillage écologique.
La berge naturelle est une zone de transition entre le milieu aquatique et le milieu terrestre qui peut posséder une grande valeur écologique. En effet, la constitution et/ou la préservation d’une « lisière » augmente la gamme des micro-habitats, favorisant de ce fait la diversité et la densité des espèces végétales et animales.
Les caractéristiques de cette zonation dépendent principalement de la forme, de la pente et du substrat de la berge. Cette végétation joue plusieurs rôles : écran vis-à-vis du rayonnement solaire, stabilité et protection contre l’érosion, filtre naturel des matières en suspension mais aussi des eaux de ruissellement, ce qui influence fortement la qualité chimique de l’eau, ou encore brise-vent pour les cultures et le bétail, habitat, refuge et nourriture pour un grand nombre d’espèces animales, terrestres et aquatiques. Un autre intérêt de cette végétation est l’augmentation de la valeur esthétique et paysagère de la rivière, plus particulièrement en présence d’étages arborés et arbustifs. La végétation d’une berge d’étang peut aussi présenter une zonation du même type, depuis le milieu aquatique jusqu’au milieu terrestre.
Au niveau ornithologique, des observations très intéressantes peuvent être faites sur le plateau de La Malaise. Entre Bossut, Pécrot et Nethen, on pourra observer en automne sur cette vaste étendue le vol des grues cendrées, des bernaches cravants, pluviers dorés, faucons hobereau et émerillon et toutes les espèces de passereaux migrateurs.
Certains matins, près d’un millier d’oiseaux de nombreuses espèces mélangées, peuvent être observés.
Au printemps, on note le passage abondant du milan royal, de la caille des blés, des traquets tarier et motteux, de la bergeronnette printanière ...
Certaines espèces passent l’hiver sur le plateau, telles l’alouette des champs et le busard St-Martin, le bruant proyer et la perdrix grise.
Il est très intéressant de constater qu’un champ de maïs ou de céréales fauché mais pas labouré avant la fin de l’hiver profite aux oiseaux qui hivernent. Un tel champ, d’une superficie de un hectare peut abriter jusqu’à 80% de l’avifaune qui hiverne sur le plateau: alouette des champs, pipit farlouse, bruant des roseaux et linotte mélodieuse.
Enfin, nichent sur le plateau de La Malaise l’alouette des champs, le vanneau huppé, la bergeronnette printanière, le bruant proyer, la perdrix grise,... auxquels s’ajoutent des oiseaux forestiers qui nichent dans les bosquets disséminés.
B. Les menaces et les atteintes dans les espaces ruraux
La situation des haies sur le territoire de Grez-Doiceau est préoccupante. Une étude réalisée par les Amis du Parc de la Dyle en 1980 a révélé que 20% des talus encore existants étaient totalement déboisés et 30% étaient en voie de déboisement. Le déboisement des talus mène le plus souvent à leur envahissement par les ronces et les orties. Cette dégradation progressive est donc due à une exploitation trop systématique du taillis.
Les abattages des haies et des talus d’érosion pour les besoins de l’agriculture sont encore fréquents. Ils sont souvent liés à la réticence des agriculteurs devant leur présence. Ceux-ci reprochent souvent aux haies de consommer une partie non négligeable de la surface agricole utile et de diminuer la productivité de l’exploitation en constituant une gêne au travail des machines. Par ailleurs, l’ombre portée sur le terrain et l’humidité entretenue par la haie seraient préjudiciables au développement des cultures. De plus, les haies constituent également un abri pour les petits animaux nuisibles aux cultures. Enfin, elles exigent un entretien régulier.
Les menaces qui pèsent sur les chemins creux sont les mêmes que celles qui concernent les haies et les talus. La rudéralisation débute toujours à l’amont du chemin, là où le talus est de moindre importance.
La pollution des cours d’eau est essentiellement affectée par les effluents domestiques chargés de détergents et d’éléments organiques. La mise en oeuvre du Plan Communal Général d’Égouttage devrait, à terme, améliorer très considérablement la qualité chimique et, partant, la qualité biologique de l’ensemble des cours d’eau.
Cet espoir s’appuie sur l’exemple de l’amélioration considérable de la qualité des eaux de la Dyle en aval de Grez, où la station d’épuration de Basse-Wavre traite actuellement une bonne partie des effluents domestiques qui naguère étaient déversés dans les cours d’eau, sans traitement. A titre d’exemples, citons les indices biotiques collectés qui étaient de [1] à Limal et de [2] à Wavre et Ottenbourg avant la pose des collecteurs. La campagne d’analyses menée en 1994 révélait une nette amélioration : [4] à Limal et [6] à Basse-Wavre et à Ottenbourg.
Dans une moindre mesure, la qualité des cours d’eau de Grez-Doiceau est également affectée par une pollution d’origine agricole. Celle-ci peut être réduite à deux formes : une pollution causée par les matières organiques générées par l’élevage et, d’autre part, une pollution diffuse par l’emploi d’engrais et de pesticides.
Les déchets liés à l’élevage sont valorisables, dans l’exploitation même ou ailleurs, et pour autant que leur utilisation soit contrôlée, ils ne posent pas de problèmes particuliers. La pollution par les nitrates est, elle, plus préoccupante dans les régions d’agriculture intensive. Néanmoins, les récentes adaptations des pratiques agricoles, liées à la mise en place d’une réglementation plus stricte, devraient être de nature à diminuer cette source de pollution.
L’aménagement des rivières a détruit de nombreuses berges traditionnelles caractérisées par des pentes douces. On retrouve d’ailleurs cette même caractéristique pour les étangs exploités. Ces pentes douces permettaient souvent un large étalement des eaux lors des crues importantes et donc une alimentation en eau des zones humides. Des berges ont ainsi été rectifiées lors des curages ou même remplacées par des murs en béton à parement vertical ou incliné. Depuis quelques années, des efforts sont faits pour éviter un traitement aussi radical : on remplace le béton par des gabions, qui sont ces petits enrochements dans des treillis, ou par des tunages. Cela permet aux plantes de se développer sur la berge, mais celle-ci perd néanmoins beaucoup de sa valeur écologique initiale.
Actuellement, la présence de zones bâties, souvent situées à proximité des cours d’eau, menacent ceux-ci. Le réseau actuel d’égouttage draine encore les eaux usées et eutrophisées vers les rivières. La présence de campings au bord des rivières peut également poser des problèmes de pollution non négligeables sur l’écosystème des eaux courantes.
Plusieurs campagnes d’analyse de l’eau des cours d’eau de Grez-Doiceau ont eu lieu depuis 1989. La carte n°32 en présente les résultats.
L’analyse de cette carte montre que le Train constitue l’affluent de la Dyle qui présente le moindre taux de pollution : tous les indices biotiques calculés dans le cadre du Contrat de rivière de la Dyle, que ce soit en 1993 ou 1994, sont supérieurs ou égaux à [5]. Pourtant, aucune des zones urbaines du bassin du Train ne possède de station d’épuration et, par conséquent, les eaux usées parviennent en grande partie jusqu’à la rivière. Ces indices honorables mettent donc surtout en évidence le pouvoir auto-épurateur important de ce cours d’eau, qui traverse souvent prairies et sous-bois, et dont les berges ont rarement été rectifiées. Ils s’expliquent également par l’apport d’eaux claires et propres d’affluents et de sources issus de zones boisées.
Par contre, l’évolution de la dégradation des eaux du Pisselet (et de ses affluents) est inquiétante : sur 13 stations étudiées, 9 présentaient une cote de [2] ou [3]. A Gastuche, diverses petites entreprises sont d’ailleurs à l’origine de pollutions localisées.
La Nethen peut être considérée comme un cours d’eau de qualité assez moyenne : les deux sites d’analyses montraient des indices [4] ou [5].
Sur la carte du réseau écologique au 1/10.000e, quelques tronçons de rivières sont mis en évidence. Ce sont ceux qui jouent un rôle important dans le maillage écologique, du fait qu’ils ont conservé une physionomie naturelle :
· la vallée du Train depuis l’étang situé à la confluence avec le Glabais jusqu’à l’entrée de Grez-Doiceau (avenue Comte J. Dumonceau), puis, en aval de Grez-Doiceau, depuis la rue de Lembais jusqu’à sa confluence avec la Dyle à Archennes;
· le Piétrebais depuis la grotte de ND de Lourdes à l’entrée de Sart, jusque son entrée dans le hameau de Cocrou;
· le ri de Hèze dans la partie centrale de son parcours;
· le Pisselet sur une courte longueur après son arrivée sur le territoire communal;
· la Nethen depuis le Moulin des Forges jusqu’à la chavée du Wé;
· la Dyle, dont tout le parcours doit être considéré comme un élément linéaire du réseau écologique de Grez-Doiceau, étant donné le caractère naturel de ses berges, même si celles-ci ne sont qu’occasionnellement bordées à la fois d’une strate arborée et d’une strate arbustive.
Les infrastructures de transport telles qu’une voie rapide, une voirie importante ou encore une ligne de chemin de fer occupent de grandes surfaces. Elles déterminent des coupures dans l’espace rural. La coupure d’un bois ou d’une plaine par une voie de communication isole des morceaux de territoire. Cette situation risque de perturber l’équilibre écologique de ce territoire en coupant les voies de migration de certaines espèces animales, en séparant définitivement des populations, ce qui, à long terme peut en provoquer la disparition. L’augmentation de mortalité chez des espèces comme les batraciens, le hérisson ou le chevreuil, mais aussi certains mustélidés et certains rapaces, plus particulièrement nocturnes, est manifeste.
L’augmentation de la circulation automobile peut difficilement être évitée. On veillera par conséquent à limiter les nouveaux asphaltages des rues pavées et des chemins de campagne pour ne pas multiplier les hécatombes parmi la faune sauvage déjà menacée par la réduction de ses biotopes de prédilection.
Dans les villages, les jardins occupent souvent une place importante dans l’espace. Lorsque l’environnement immédiat des villages et les espaces intérieurs non bâtis sont défavorables au développement de la nature (terres cultivées, axes routiers, espaces minéralisés,...), les jardins peuvent constituer des zones de refuge appréciables pour la flore et la faune sauvages... pour autant qu’une place de choix leur soit laissée par les propriétaires.
Dans nos campagnes, les villages qui ont conservé un aspect traditionnel semblent abriter une flore et une faune plus variées. En effet, les jardins sont encore partiellement entretenus selon d’anciennes méthodes : les haies vives, les prés de fauche, les vieux vergers hautes tiges s’y maintiennent encore dans une certaine mesure. De même, la présence de bosquets, de haies et de talus arborés qui parsèment les prairies à l’intérieur de ces villages et aux alentours immédiats en renforce l’attrait écologique.
Les bâtiments plus anciens laissent la possibilité à une faune inféodée aux constructions (vieux murs, granges, fermes, bâtiments annexes,...) de s’y réfugier et s’y reproduire grâce à la présence de cavités. Des animaux souvent décriés mais très utiles ne doivent leur survie qu’à l’existence de ces vieux bâtiments, surtout qu’ils sont chassés des greniers et des caves. Ainsi en est-il des chauves-souris, des fouines et des chouettes effraies. D’autres oiseaux sont plus facilement acceptés par l’Homme dans les villages : l’hirondelle, la bergeronnette grise, le rouge-queue noir,...
Outre la production de fruits, le rôle des vergers hautes tiges est de fournir des pâturages abrités proches des fermes, la protection contre les vents dominants, le facteur d’intégration dans le paysage et l’accueil d’une faune inféodée aux vieux arbres creux.
Le verger hautes tiges constitue un milieu intermédiaire entre les milieux fermés (fourrés, bosquets, bois et forêts) et les milieux ouverts (prairies et champs). Il est susceptible d’attirer les espèces provenant des deux types de milieux, surtout lorsqu’il s’agit de vieux vergers peu entretenus.
Il présente un grand intérêt écologique. Il offre des conditions intéressantes pour bon nombre d’espèces animales en tant quesupport, lieu de nourrissage et de reproduction (oiseaux : verdier, pigeon ramier, coucou, pinson, gobe-mouche gris, mésanges bleue et charbonnière, rouge-gorge, moineaux domestique et friquet, accenteur mouchet, tourterelle turque, merle, étourneau, troglodyte, grives musicienne et draine, chouette chevêche, pics épeiche et vert pour n’en citer qu’une partie, mais aussi insectes, mammifères, batraciens,...). A l’instar des alignements d’arbres, et plus particulièrement des saules têtards, il constitue également un refuge pour les espèces contraintes à quitter un milieu forestier.
La croissance démographique de Grez-Doiceau accentue les pressions que les activités humaines font subir à l’environnement naturel.
1. La présence de dépôts sauvages, surtout de déchets verts (tontes, tailles,...) reste un problème préoccupant.
2. Les problèmes d’égouttage en relation avec la pollution des rivières.
3. L’intensification du trafic, ainsi que l’aménagement et l’entretien des bords de voiries
4. La fréquentation plus grande des milieux naturels, particulièrement ceux qui sont situés à proximité des zones habitées.
5. L’extension de l’habitat vers les zones boisées ou les zones propices au développement de la nature.
A Grez-Doiceau, on retrouve plusieurs types d’agglomérations. Les conséquences de l’extension de l’habitat diffèrent selon ces types.
Premièrement : les noyaux d’habitat rural. Ils restent bien individualisés. Leur structure reste encore proche de celle héritée d’une activité économique centrée sur l’agriculture et l’artisanat.
Par exemple, les villages de Bossut, de Gottechain et de Doiceau.
Deuxièmement : les noyaux d’habitat résidentiel qui ont perdu leur structure rurale et où l’activité agricole est réduite. La population d’ailleurs n’y exerce pas son activité professionnelle. C’est le cas des villages de Nethen, Biez, Hèze et Gastuche. Autour de ces noyaux, l’extension de l’habitat crée généralement de nouvelles structures relativement autonomes. On observe un développement de grands lotissements comme à Biez-Hèze ou en bordure de voies d’accès comme à Gastuche et Doiceau.
Enfin, le noyau de Grez constitue un cas particulier puisqu’il est devenu le centre administratif de 5 entités fusionnées. Les activités économiques variées, surtout dans le secteur des services, s’y développent. Le risque de voir s’accentuer dans l’avenir la pression de l’habitat à la périphérie de Grez est donc particulièrement élevé.
Quelles sont les conséquences de la diversité de la structure d’habitat sur le milieu naturel ?
Tout d’abord, on observe que la densification de l’habitat se fait au dépend des espaces verts qui subsistent au sein des villages. La structure ancienne des villages ruraux avait laissé entre les blocs bâtis des zones-tampons constituées de prairies, de vergers, de bosquets, de haies, de talus, de friches ou de petites terres enclavées. Toutes ces zones ont été inégalement bâties, souvent sans beaucoup de souci d’intégration au noyau ancien. Les terrains qui subsistent sont menacés à court terme dans la mesure où ils sont systématiquement repris en zone d’habitat au Plan de secteur.
Les villages les plus concernés par ce type d’évolution du bâti sont Bossut, Gottechain et Cocrou. Ils ont pu conserver jusqu’à présent une certaine unité qu’il faut essayer de protéger. Ces trois villages ont chacun été en partie classés en zones de liaison.
L’extension de l’habitat aux abords des villages constitue un deuxième type de menace pour le milieu naturel. En effet, certains villages ont subi une pression telle que l’habitat s’y est étendu à l’extérieur. Trois générations de lotissements se sont succédées : 62-67, 68-75 et 78-83. C’est le cas à Biez-Hèze, Gastuche, Archennes et Grez. Ces nouveaux quartiers laissent à la vie sauvage une part réduite du fait que ce sont essentiellement des considérations d’ordre urbanistique et esthétique qui règlent leur aménagement.
Ce type d’extension en lotissement nécessite de grandes surfaces et, par conséquent, entre en conflit avec des zones boisées et cultivées.
Ainsi, à Grez-Doiceau, l’extension de l’habitat s’est souvent faite au détriment de zones boisées. Depuis les années ‘50, ce fut le cas pour le bois du Parc, le bois des Trois Chênes, la Plaine à Archennes, la butte de Biez, le bois du Val et le bois du Bercuit. Pour le dernier d’entre eux, ce sont 120 hectares de bois qui vont progressivement être démantelés au profit de l’habitat.
Ces anciens bois ont ainsi grandement perdu leur fonction écologique. Néanmoins, des lambeaux subsistent : petits bosquets sur des parcelles non bâties et jardins arborés. Ils jouent un rôle de connexion non négligeable entre les massifs forestiers voisins. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle ils ont été classés parmi les zones de liaison sur la carte du réseau écologique. Le danger existe que ce rôle de liaison disparaisse peu à peu, du fait d’une densification de plus en plus grande de l’habitat, encore aéré aujourd’hui, ou du fait d’un entretien excessif des jardins arborés.
Enfin, les routes ont constitué un axe privilégié de l’extension de l’habitat. Ce type d’extension favorise le développement d’un tissu continu d’habitat dans lequel disparaît l’individualité du noyau préexistant. De plus, son impact dans le paysage est particulièrement négatif. On observe ce phénomène à Biez, Gastuche, Archennes, Doiceau, Nethen et Royenne. Les axes routiers concernés sont souvent situés dans des fonds de vallées où la richesse en éléments linéaires du maillage et en zones humides est plus grande qu’ailleurs. C’est particulièrement le cas dans les vallées du Pisselet, du Train et de la Nethen. L’extension de l’habitat le long de ces axes routiers aura donc un impact d’autant plus négatif sur le réseau écologique.
Dans les zones habitées, les vergers hautes tiges constituent des biotopes très importants. Leur disparition progressive au profit de la prairie permanente, de la pelouse ou de l’habitat est un exemple concret de perte de biodiversité dans ce type de zone.
Dans les limites de la commune, des dizaines de vergers ont ainsi été démantelés ces dernières décennies, alors qu’ils occupaient pour la plupart des terrains en pente dans les villages, impropres à la culture. Évidemment, cette disparition pose le problème de l’entretien des vergers qui est encore possible dans le cas des exploitations agricoles traditionnelles présentes dans les villages ruraux.
Le verger hautes tiges est en forte régression chez nous. Ils sont pour la plupart situés en zone d’habitat au Plan de secteur, ce qui les place dans une position très faible lorsque leur maintien est mis en balance avec le profit que peut rapporter la vente de ce type de terrain en vue de l’implantation d’une habitation. Ceux qui ont pu être visités dans le cadre de cette étude révèlent que :
· le nombre moyen d’arbres fruitiers subsistants s’élève à une dizaine tout au plus;
· les nouvelles plantations sont très rares;
· ils font souvent l’objet de pâturage par le bétail ou d’une tonte régulière.
La perte de biodiversité en zone habitée se traduit aussi par l’évolution nette de l’aménagement des jardins et de leur type d’entretien. Les haies, souvent composées de conifères exotiques, sont régulièrement taillées et des pelouses sont semées en lieu et place des prairies d’origine. Ces deux caractéristiques répondent à un souci d’isolement plus prononcé et au fait que ce sont des considérations d’ordre esthétique qui guident principalement l’aménagement des jardins, au détriment des aspects biologiques qu’ils pourraient développer.
En conclusion, nous pouvons distinguer les différentes zones de liaison, dans lesquelles la densité des éléments de maillage est telle que, pour des raisons de lisibilité, il était préférable de ne pas les reprendre individuellement.