Les conseils pratiques de Maya l’abeille
Conseil n° 4 : A la mi-août, faites pour les abeilles des nichoirs en bambou [1]
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Dans ce quatrième conseil Maya, nous nous intéresserons à préserver l’habitat des insectes butineurs.
Toutes les autres espèces d’abeilles peuvent trouver refuge dans n’importe quel jardin, même le plus petit. Elles ne présentent pas de danger à condition toutefois de ne pas les importuner (ne pas essayer de les prendre en main !)
Il existe en Europe plus de 600 espèces d’abeilles : les plus petites n’ont que 5 mm, les plus grandes atteignent 22 mm. C’est dire si leurs adaptations et leurs besoins peuvent être variés !
Le nid est fréquemment réalisé dans une cavité souterraine, comme un nid de souris ; il peut aussi être fait dans des tas de bois, des nichoirs à oiseaux, sous de grosses touffes d’herbes, dans des arbres creux. Pour les accueillir au jardin, il suffit donc de garder certaines zones un peu naturelles sans les tondre ni les biner régulièrement (et en ne les couvrant pas d’un voile en plastique ou en fibre).
Les bourdons sont parmi les pollinisateurs les plus importants car leur morphologie, leur permet d’être actifs à basse température, en particulier dès le début du printemps, quand tous les autres pollinisateurs se protègent encore des frimas.
De nombreuses espèces d’abeilles font leur nid dans de longues cavités cylindriques, qu’il s’agisse de tiges creuses, de tiges moelleuses qu’elles creusent elles-mêmes, de galeries creusées par d’autres animaux dans le bois …
Parmi elles, l’osmie rousse (qui a aussi l’habitude de faire son nid dans les orifices de drainage des fenêtres) et certaines mégachiles. La femelle commence par accumuler de la nourriture au fond de la cavité ; elle pond alors un œuf et referme la cellule par un petit bouchon, appelé opercule. Ensuite, elle garnit une deuxième cellule où elle procède de la même manière et ainsi de suite jusqu’à ce que la cavité soit complètement occupée. Vous voyez alors que la cavité est operculée.
Vous pouvez facilement réaliser ce type de nichoir en rassemblant toutes sortes de tiges creuses (bambou, asters, berces, …) tiges à moelle (sureau, framboisier, ronce, …), buches ou blocs de bois non traité perforés ; coupez les à une longueur minimale de 20 cm et placez-les dans un abri au sec dans un endroit bien exposé.
Mais pensez également, lorsque vous éliminez toutes les tiges mortes et fanées de vos parterres à la fin de l’hiver, qu’elles peuvent abriter déjà certains de ces insectes. Alors ne les brulez pas, ne les broyez pas, ne les apportez pas à la déchèterie : entassez-les simplement dans un coin discret du jardin où leurs occupants pourront terminer leur cycle vital et où elles pourront devenir un hôtel de luxe pour d’autres sans-logis. Et en un an ou deux, elles auront formé un compost bien utile à votre sol.
Certaines espèces d’abeilles nidifient dans le sable ou dans des terres peu couvertes de végétation : gravières, surfaces en pente, bords de chemins. C’est le cas notamment des osmies, des andrènes, des mégachiles et des halictes. Certaines de ces espèces sont menacées en raison de la disparition des sites propices.
Dans notre commune, toutes les buttes sablonneuses et les chemins creux correspondent bien à ce milieu. Dans les jardins, il importe de préserver ce type de biotope en y gardant une végétation claire, en plantant des espèces adaptées et en n’essayant pas de standardiser le jardin par l’apport excessif d’humus, l’arrosage, le travail intensif et la plantation de variétés à la mode que l’on trouve dans tous les jardins. Non seulement votre jardin sera ainsi accueillant à la vie, mais il aura un caractère personnel et local bien marqué et vous ne devrez pas recourir à toute une panoplie de produits chimiques pour défendre des plantes mal adaptées à leur environnement.
Vous pouvez également favoriser ces abeilles en rajoutant à votre nichoir des briques perforées, ou une caisse contenant de l’argile séchée, bien tassée.
Certaines osmies nidifient dans les coquilles vides des escargots de Bourgogne. Cela constitue un travail harassant pour elles car elles doivent retourner la coquille, bien plus grande qu’elles, jusqu’à ce que son orifice soit caché aux prédateurs possibles.
Les abeilles-coucou, pondent, à l’instar de l’oiseau du même nom, leurs œufs dans le nid des autres.
Tous ces nids peuvent également être occupés par des guêpes solitaires (à ne pas confondre avec les guêpes sociales), notamment les pompilidés. Ces guêpes inoffensives nourrissent leurs larves d’autres animaux : araignées, pucerons, larves de coléoptères, etc. Elles participent ainsi activement à l’équilibre biologique du jardin.
Voilà donc toute une biodiversité qui peut s’installer dans votre jardin pour peu que vous le cultiviez naturellement. Et elle est fascinante !
[1] En réalité, vous pouvez le faire toute l’année, mais il fallait une rime, voilà une bonne activité pour occuper vos enfants en ces derniers jours de vacances.